Les fumées tricolores s'évanouissent dans le ciel grisonnant. La rafale de grondements est passée. Les 91 472 spectateurs de la patrouille de France évacuent Saint-Cyprien pendant que la gentry locale se désaltère et se congratule. La plage et la mer retrouvent peu à peu leur ambiance quotidienne. Les photos vont essaimer sur les réseaux sociaux et dans la presse. Demain sera un autre jour.
Et 2016 ? va-t-on rééditer le bruyant défilé d'après 14 juillet dont la répétition tend à émousser l'exceptionnalité? Pourquoi ne pas innover en donnant à l'évènement aérien une perspective écologique conforme à l'image que Saint-Cyprien revendique et à la vocation du département? Pourquoi ne pas lancer la 1ère parade d'avion solaire ?
2016 sera l'année du tour du monde en avion solaire. Une première étape significative a eu lieu en 2015 (1)
Les Pyrénées-Orientales ont une histoire et nourrissent une légitime ambition en matière d'énergie solaire. Des structures et des promoteurs convaincus existent, comme DERBY et son animateur, M. Joffre. Des réalisations concrétisent déjà sur son territoire les potentialités du département.
Une parade aérienne sous le signe du silence, de l'énergie renouvelable et de l'avenir créérait l'évènement et donnerait au département et à la station une notoriété exceptionnelle. Le conseil départemental ne saurait manquer de saisir l'opportunité de s'illustrer, aux côtés de notre commune (qui y est du reste numériquement très présente) et de soutenir ce projet. Et pourquoi pas la Ministre de l'environnement qui aime tant lancer des initiatives et pourquoi pas la nouvelle grande région avec Toulouse, capitale aéronautique qui pourrait y trouver aussi un complément d'image?
Qui dit chiche?
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(1) André Borchberg vient, en cinq jours et cinq nuits sans escale et sans carburant, de battre un record en une compétition dont il est le promoteur : le vol en avion solaire et en solitaire. Il est parti du Japon en catimini le 28 juin, a survolé le Pacifique durant 117 heures aux commandes d'un planeur de 72 mêtres d'envergure, revêtu de 17 248 cellules photovoltaîques, grimpant à 10 000 mêtres d'altitude le jour pour les recharger et surfant la nuit entre les nuages et deux fronts froids, pour atterrir le 3 juillet à Hawaï et recevoir le collier de fleurs du vainqueur dans son étroit cockpit où un physiothérapeute lui massait les jambes et un médecin l'arrosait de champagne.