avec Fernand Reynaud
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"Un acte de fraternité élémentaire" résume le maire d'Orthez, Yves Darrigrand. En compagnie de journalistes, il est dans le hall de l'aéroport de Pau avec les pasteurs des églises protestantes d'Orthez et les référents de la famille attendue. Un peu perdus et éberlués, Ala, Fatima et leurs deux enfants âgés de 4 et 6 ans, Shems et Marita débarquent de l'avion de Paris, à 10h15. "Le contact se fait via une feuille écrite en arabe qui décrit le programme de la journée afin de les rassurer", explique Renée Lagelouze-Touzaà, référente de cette famille. Car personne ne parle ni français, ni anglais chez cette famille originaire de Bagdad et qui était depuis des années réfugiée en Jordanie.
ORTHEZ est cette ville du Béarn, de 11 674 habitants, qui a accueilli deux familles de réfugiés d'Orient. http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2015/09/05/deux-familles-de-refugies-d-orient-bientot-accueillies,1273765.php
Et pourtant Orthez est presque deux fois moins riche que Saint-Cyprien.
Les recettes de fonctionnement du budget de la commune sont de 14 millions d'euros. Celles de Saint-Cyprien de 23 (les montants sont ceux publiés par le ministère des Finances pour l'année 2013).
Et les impôts encaissés (taxe d'habitation et foncier bâti) sont à Orthez très largement inférieurs à ceux de Saint-Cyprien : 6 millions 323 là-bas contre 11, 862 ici.
Il n'y a pas à Orthez de parade aérienne ni de superbes feux d'artifice mais un poête y vécut, Francis Jammes qui écrivit notamment :
Du courage ? Mon âme éclate de douleur.
Cette vie me déchire. Je ne puis plus pleurer.
Qu’y a-t-il, qu’y a-t-il, qu’y a-t-il, dans mon cœur ?
Il est silencieux, terrible et déchiré.
Pourtant qu’avais-je fait que de fumer ma pipe
devant les doux enfants qui jouaient dans la rue ?
Un serrement affreux me casse la poitrine.
Je ne puis plus railler… C’est trop noir, trop aigu.