L'article précédent sur "le mystère Del Poso" a suscité un commentaire signé de M. K. Bien que sans complaisance, à mon endroit, il mérite d'être publié car sans outrance ni incorrection mais il justifie une réponse car il révèle tous les biais qui faussent le débat politique à Saint-Cyprien.
Voici le message de Monsieur-K envoyé le 19 septembre à 22 h 15
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Votre questionnement n'est pas sans me surpendre, quoique.
Vous n'êtes pas sans savoir que dans le choix de nos représentants le 1er critère qui passe avant tous les autre est le ressenti des électeurs à l'égard de chacun des candidats et dans ce domaine vous êtes affligé d'un handicap insurmontable, vous êtes d'ailleurs impardonnable de n'en avoir pas pris conscience plutôt.
Au moment du choix si nous avons d'un côté un homme, ancien grand commis de l'état, technocrate sans réel charisme, que de surcroît nous ne croisons jamais dans les lieux de vie de la cité , triste comme un jour sans pain et dont le discours à l'image de son blog n'est qu'une longue litanie de reproches et d'accusations, et d'un autre côté un homme issu de la ville, jeune, bon tribun qui en plus offre des perspectives et des projets, vous n'espérez quand même pas que les électeurs sont assez masochistes pour élire le 1er cité.
Allons monsieur reposez vos pieds sur terre et commencez donc par voir la poutre dans votre oeil plutôt que la paille dans celui de l'autre.
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et voici ma réponse : elle est un peu longue mais il fallait bien (tenter d') expliquer à Monsieur-K que les gens issus d'ailleurs et qui ne fréquentent pas les mêmes lieux que lui ne sont pas forcément tels que certains veulent le laisser croire
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Ah ! Monsieur-K. Bonjour.
Je vous attendais. Et je vous félicite de répondre franchement – anonymement certes – mais clairement à ce que vous appelez mon « questionnement » et qui n’en est pas un car j’ai moi aussi ma réponse au mystère … je vous la donnerai plus tard. Quand je dis anonymement, notez que je ne vous en fais pas reproche puisque vous avez au moins l’élégance de vous singulariser (et partant de vous « dévoiler ») en m’épargnant les injures et (à peu près) les fautes d’orthographe familières des aboyeurs de la cour municipale. Je note que vous évitez l’accusation rituelle de « haine » ou celles variées qui tournent autour du vieux sourdingue, aigri et inutile : merci de cette délicatesse de style. Ce qui évidemment n’atténue pas la virulence du propos qui, on retombe là dans la coutume locale, cible la personne pour évacuer le débat.
Alors à mon sujet, vous avez raison, tout au moins en partie : je n’ai pas le profil de l’élu local auxquels sont habitués les administrés de MM. Olibo, Bouille ou Del Poso. Et je vais vous faire un aveu : je ne le regrette pas car je n’ai pas cette ambition. Ma vie professionnelle m’a satisfait, j’ai assez fréquenté les lieux de pouvoir et côtoyé les politiciens de tous niveaux pour ne pas fantasmer sur la mairie de Saint-Cyprien, ma vie personnelle et familiale me suffit pleinement : si je suis là, à déranger les gens en place, à vous agacer par ma critique, à perturber le mairisme de « l’homme issu de la ville », c’est simplement parce que cet homme, jeune et ambitieux, peut-être conscient à l’époque de ses lacunes mais assurément désireux de se crédibiliser, est venu implorer mon soutien, ma caution technique et morale d’ancien Préfet comme il avait cru populaire de se faire encadrer aussi par le rugbyman double champion de France.
"Ancien grand commis de l’Etat" (et là, excusez-moi, je mets une majuscule à Etat, c’est la règle) je ne le renie pas et je n’ai aucune raison d’en avoir honte. « Technocrate », croyez-vous bon de préciser mais bien que vous ayez des lettres vous n’ajoutez pas avec feu Coluche TECHNOCRATE comme ces « mecs que, quand tu leur poses une question, une fois qu’ils ont fini de répondre, tu comprends plus la question que t’as posée » ; non, puisque vous, vous avez compris mon questionnement et parce qu’habituellement c’est moi qui pose au maire des questions … qu’il ne comprend pas ou dont il ne veut pas donner la réponse.
Donc vous insistez « technocrate sans réel charisme » : ce pléonasme a dû vous échapper, vous savez bien que tous les technocrates sont dépourvus du moindre charisme. Mais sans doute fallait-il le dire, en habillant du terme choisi de « charisme » le procès de sale gueule et de sale con que vos amis entretiennent contre moi … sans chercher à comprendre ce que je dis ou plutôt en cherchant à ne pas l’entendre et en tout cas sans me connaître. Sans me connaître, vous le dites vous-même en me reprochant de ne jamais me croiser dans « les lieux de vie de la cité ». Voilà votre argument massue « vous êtes un méchant, ou vous en avez l’air, la preuve on ne se rencontre jamais … là où moi je vis ». Vous avez raison, je ne fréquente pas les mêmes lieux de loisirs que le maire, ses amis ou son directeur de cabinet … sans doute par manque de « charisme ».
Au fait quels sont les lieux dits de vie de Saint-Cyprien : la place de la mairie déserte quand on n’y importe pas le pays basque, le Caliente, le « bateau ivre » ou « le Bilbo » ? le théâtre ou la salle des fêtes municipales, le centre commercial, le gymnase du village, le Rio ou l’église, ou au mois d’août le feu d’artifice, la fête du père Noël ou la capitainerie pour écouter les discours de Mme Pineau ? « Triste comme un jour sans pain », dites-vous encore sans m’avoir rencontré dans les lieux de vie ( !) : remarquez qu’on dit habituellement « long comme un jour sans pain » ; il paraît même qu’en Espagne on dit « màs largo que una meada cuesta abajo » … pour l’avenir je vous suggère cette formule soit « plus long qu'un pipi sur une pente », ça devrait plaire à la cour municipale adepte du verbe scato et porno.
Après ces gracieusetés personnelles vous résumez mon « discours » à « une longue litanie de reproches et d’accusations ». Vous avez raison : c’est un long feuilleton, parce que je suis tenace et que depuis novembre 2009 (bientôt 6 ans) je tiens la chronique des faits et des méfaits municipaux. Et cela peut sembler litanique (sans très mauvais jeu de mots relevant du verbe dénoncé ci-dessus) parce que le feuilleton est consternant et que la critique, qui est légitime, qui est légale et qui est le sel et la garantie de la démocratie ne peut au fil des erreurs et des insuffisances constatées qu’être un sombre bilan municipal. Mon article en a fait un condensé et encore une fois je note qu’à défaut de pouvoir le contester dans sa teneur vous le décriez et lui dénier le droit d’exister : désolé pour vous il persiste à exister, au risque de perturber les chefs et petits chefs de la mairie ou de l’EPIC.
Et, pour aborder enfin le fond des choses, Monsieur-K : pensez-vous vraiment que votre « homme issu de la ville » (feu Brassens chantait « les imbéciles heureux qui sont nés quelque part ») est « un bon tribun »?
Suffit-il de lancer au micro des tribunes électorales les mots qui plaisent, qui séduisent, qui illusionnent ? Est-ce que le bon tribun est celui qui réussit parce qu'il refuse tout débat comme l'homme issu de la ville puis sorti des urnes a toujours refusé en campagne électorale ou en conseil municipal de débattre sérieusement des vrais problèmes et notamment des deux dossiers lourds : la vente du camping Al Fourty et le plan de désendettement de la commune?
Le qualificatif de « bon tribun » va généralement à l'orateur populaire qui sait défendre avec éloquence une idée ou mieux encore les intérêts d’une cause. Où sont ses idées, sauf de carrière politique ? Quels sont les intérêts qu’il défend en privatisant la commune ? Vous explicitez la qualité du prétendu tribun en évoquant les « perspectives et les projets » qu’il offre : est-ce encore le gymnase dont on parle depuis 3 ans et dont la 1ère pierre devait être posée au cours de l’été 2014 ? Est-ce la clinique pour grands sportifs dont il ne manque qu’une signature depuis plus de 3 ans ? Ou les petits bateaux électriques qui devaient naviguer dans le port ?
Alors pour conclure, car je sens que je lasse votre attention en répondant point par point à vos paroles toutes faites, je ne suis pas plus impardonnable que je n’ai à demander pardon de « n’avoir pas pris conscience plutôt » (en l’occurrence j’aurais écrit « plus tôt ») que les électeurs d’ici sont masochistes. J’ai compris qu’ils aiment ces maires qui les ruinent et leur font payer leurs fantaisies mais je ne me résigne pas à leur aveuglement, indolence ou soumission. Sans pour autant me laisser moi-même aveugler par mon ego (tiens voilà un mot que vous avez oublié, merci), car l’expérience (et notamment celle des échecs et des ratés, qui n’en a pas en 47 ans de vie professionnelle ?) m’a appris le bon usage des critiques. Plus on a de pouvoir ou moins on a de savoir-faire et plus on a besoin de critiques ... je vous laisse le soin de choisir dans laquelle de ces deux catégories de puissants ou d'incompétents vous classez votre bon tribun. Et, en ce qui me concerne, des critiques je n’en ai jamais manqué et venat des plus proches, notamment de mon directeur de cabinet qui avait instruction d’être le poil à gratter et non la brosse à reluire et qui devait me dire tout le mal que l’on pensait de moi et éventuellement celui que je faisais … sans même parler de ma femme qui n’a jamais eu besoin que je lui demande de le faire.
Vous comprenez donc tout le plaisir que j’ai eu à vous lire et à vous répondre tranquillement.