Saint-Pierre de la mer ou Saint-Pierre de la mairie ? Que nul ne n'en offusque, il n'y a ni méprise ni mépris dans ce clin d'oeil lancé pour complimenter le maire de ses initiatives festives. Disons pour être exact pour le féliciter de son art à récupérer les bonnes idées des autres. C'est ce qu'il vient de faire, avec force publicité et déploiement de moyens, de spectacles et de jeux, pour initier enfin un dynamique communale, qui pour une fois ne soit pas exclusivement tournée vers les touristes mais participe à redonner à la vie de la ville une certaine identité culturelle et un début d'unité sociale. Le lancement de la fête dite de Saint-Pierre reprend purement et simplement ce qui était la dernière touche du programme de la liste "Mosaïque" aux élections municipales. Bravo! M. le maire, c'est courageux de tenir les promesses de ses concurrents.

Tout au long de la campagne, nous avions milité pour mettre en place un comité d'animation ayant vocation de créer une fête communale, axée sur les traditions à retrouver et les solidarités à fortifier entre quartiers et groupes sociaux, et nous avions proposé - quel pressentiment ! - la Saint-Pierre dont la référence s'inscrit naturellement dans l'histoire et la toponymie de la commune et dont la date se situe très heureusement à la charnière des saisons. De façon très précise, dans l'ultime paragraphe du programme nous avions proposé aux professionnels de la pêche de créer des évènements festifs autour des anciennes pratiques de leur métier : Del Poso le fait, bien joué Thierry! Il confirme ainsi en politique municipale le talent de recyclage dont il se targue tant au sein de Sud-Roussillon en ce qui concerne les déchets.

Comme nous terminions en imaginant d'organiser un salon nautique, il y a fort à parier que le directeur du port dont on connaît les multiples compétences en la matière (entre autres) ne tardera pas à mettre en place ce beau projet. 

Le seul bémol à notre concert de louanges pour le concept de la fête patronale tient au télescopage des Saint-Pierre et notamment à la connotation politique donnée ces derniers mois au patron des pêcheurs. Il suffit de cliquer sur Internet "Saint-Pierre de la mer" pour en découvrir la réalité sous-jacente : ce n'est pas Saint-Cyprien, c'est son école privée, le collège de ce nom et le lycée gigogne dont la promesse fut un point majeur de la programmatique du maire sortant et dont le soutien (avec cadeau de terrain public et inflation de subvention scolaire)  et l'annonce sont un thème lancinant de sa communication. Ce télescopage des annonces festives communales sous le patronage de l'apôtre dont le complexe scolaire privé porte le nom est trop heureusement fortuit pour être inopiné. Il compromet un peu l'esprit convivial de la fête communale.

Le président du parti dont se réclame le maire a déclaré naguère que "dans la transmission des valeurs l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé" : Son émule local, toujours vorace en fait de récupération, a tenté de faire à sa manière la synthèse en mettant l'enseignement catholique au centre du village. Rappelons-nous : il l'avait dit, il faut remettre l'église au centre du village,  il le fait peu à peu, mais continuement. Avec le patron des pêcheurs c'est la pêche aux voix