Plus précisément au "Prats dels burricaires"
... "Prats dels burricaires" sur 10 hectares de terrain où, selon ce qui a été indiqué au conseil municipal, la commune a souhaité réaliser une résidence de tourisme de 125 logements.
La "municipalité" y tient tellement qu'elle a fait déclarer par le conseil que ce projet était d'intérêt général afin de le rendre constructible. Car ce pré est en zone inondable (de 0,50 à 1,50 mètre) et en zone inconstructible. Qu'à cela ne tienne, il suffit de le passer en zone touristique (UF). Le réglement de cette zone ne permet cependant pas ce type de construction, qu'à cela ne tienne il suffit de modifier le réglement et hop! en quatre pages de rapports et 30 minutes de monologues parallèles en conseil le problème est résolu: tout devient possible
Car il paraît que l'enjeu le justifie. L'enjeu qui a été présenté au conseil municipal du 1er décembre, c'est tout simplement de
paraît que ces 125 logements vont permettre enfin de réussir le pari qu'avait pris il y a quelques années le directeur du tourisme (M. Humpage, le directeur deux fois annulé par le TA) : étaler la saison au delà des deux mois d'été. Le maire annonce même que cette résidence va attirer une autre clientèle, sous-entendu de niveau supérieur, et pour d'autres plaisirs et loisirs que le "balnéaire" : on ne sait pas lesquels (la pétanque, l'opéra, le poker, le libertinage, la peinture ou la méditation transcendantale ? on ne sait pas) mais il paraît que le profit pour la commune justifie qu'on autorise la construction des 80 pavillons et 7 bâtiments collectifs sans plus attendre. Notamment sans attendre l'adoption du PLU et surtout la réalisation des plans de protection contre les risques d'inondation que réclame avec une bravitude génante la ministre Ségolène Royal.
Ce qui semble avoir été déterminant dans cette affaire c'est la conclusion du procès Bouille. Car le maire a révélé en conseil que ces 10 hectares de pré mouillé appartenaient à la LODEF. On se souvient que M. Piller, le patron (avocat suisse) de cette société avait été mis en examen et déféré au tribunal à propos notamment des achats de tableaux. Mais
ce dossier est sorti des tiroirs municipaux et les terrains deviennent utiles. Dans une interview donnée durant l'instruction judiciaire, M. Piller pour se disculper de toute relation trouble avec la mairie avait juré que si depuis 2002 sa société avait construit 300 logements, elle l'avait fait sur des terrains provenant de la Caisse des dépôts et consignations qui étaient déjà constructibles et qu'à aucun moment il ne s'était "arrangé avec le maire pour faire passer des terrains en zone constructible" (sic). Aujourd'hui, les choses sont différentes ... mais c'est bien entendu le seul intérêt général qui a convaincu le maire et qui a permis d'opérer une telle transformation de 10 ha inconstructibles en zone touristique à batir: l'intérêt général ("l'image" et l'intersaisonnalité expliquées ci-dessus) a été déclaré en 4 lignes dans le rapport du maire et il a adopté sans mot dire par la majorité du conseil municipal le 1er décembre 2015.
Pour cela bien sûr, on n'a rien chiffré et on a même oublié d'approfondir les questions liées au risque d'inondation mais, rassurons-nous, on s'est bien soucié en revanche de protéger les chauves souris du secteur et on a constaté avec soulagement que le projet ne heurterait pas la perspective sur le Canigou ni même sur la chapelle de Villerase (c'est pas comme pour les serres à tomates!). La commune se débrouillera plus tard pour faire (et financer) le bassin de rétention qui est prévu à côté.
L'important, nous a-t-on dit, c'est l'intérêt public : l'
Et le maire lui a répondu qu'il ne voyait pas l'intérêt de cette interrogation, bizarre n'est-ce pas? Et sans répondre lui-même, il l'a renvoyé au courrier d'une tierce personne, encore plus bizarre, n'est-ce pas? Et dans ce courrier le nom qu'on lit est celui d'un avocat. Non, ce n'est pas celui du maire-avocat, c'est simplement un avocat qu'il connait bien, puisque leurs cabinets professionnels voisinent au 13 boulevard Wilson à Perpignan. C'est quand même très bizarre que le maire ait oublié son nom - Gilles Sanchez ce n'est pas un nom compliqué et il est connu à Saint-Cyprien - ou qu'il ait rechigné à le donner. Car finalement que le projet soit porté par un avocat, ce devrait être plutôt rassurant, non? ... alors que dire quand il y en a deux pour piloter le projet.
Quand on vous dit que c'est un vrai bonheur pour tout le monde, il n'y a guère que les bourricots pour ne pas le croire!
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