L’approbation de l’APS du gymnase était la décision la plus importante du conseil municipal du 29 novembre. Son coût annoncé est de 2 787 435 € HT mais les options prévues derrière le total de base (et dont personne ne parle) risquent de le porter à 3 359 585 HT et sans doute davantage puisqu’on n’en est qu’à l’avant projet sommaire.
L’importance du dossier ressortait de son rang dans l’ordre du jour, le dernier, celui qui mise sur la lassitude, la résignation et la faim des délibérants.
La prévision était juste : la lassitude, la résignation et la faim ont accéléré au maximum l’adoption de l’APS et du coût de ce gymnase. Le rapport de M. Olibeau fut expédié en 35 secondes puis l’ensemble de la discussion et du vote en 2 minutes exactement.
Si la discussion a ainsi brillé par sa concision c'est sans doute que chacun estimait maîtriser déjà parfaitement le sujet et/ou n’avait rien à redire au projet. Peut-être les conseillers avaient-ils pris la peine de consulter le petit dossier disponible au secrétariat (6 pages de notes et 3 de plans) et jugeaient inutile de débattre de l’utilité, de la structure et du coût... Peut-être.
Ne furent donc posées que des questions inutiles (l’identité et la rémunération de l’architecte) dont la réponse était connue depuis 6 mois … puisque cela avait été délibéré le 21 avril ! Une seule remarque (utile) sur l’usage porta sur l’accès des enfants des écoles privées : la réponse du chef fut laconique pour ne pas dire méprisante "j'ai écrit notamment les enfants des écoles publiques et notamment veut dire notamment". Voilà !
On s’est débarrassé du dossier en 2 minutes 35. Personne n’a voté contre le principe de cette dépense de 3 millions €. Personne ne s’est étonné que le conseil municipal n’ait jamais été appelé à se prononcer explicitement sur l’opportunité, l’utilité, la nécessité, la possibilité de construire un tel gymnase. Il a suffi que le 21 avril le chef du village ait assuré que "la commune souhaite réaliser la construction d’un gymnase structurant" puisque c’est bien connu "la ville c’est lui". On n’a donc demandé au conseil ni son avis sur le principe, ni sur le coût, on lui a demandé d’agréer l’architecte choisi (le 21 avril) et là (le 29 novembre) on lui fait avaler via l’APS (que, hormis Garrido et peut-être Olibeau, personne des présents autour de la table n’a vu) ... et le devis de 3 millions.
Il suffit que le chef souhaite, le conseil adopte et va diner: comme il l'écrit par ailleurs, ça c’est "l'esprit du village" , c'est la démocratie efficace !