C'est le nouveau procédé imaginé à Saint-Cyprien par concertation fructueuse entre la mairie et des habitants pour réaliser une piscine privée quand l'espace familial disponible est insuffisant. Certains, quand leur terrain est trop petit, creusent une piscine sous leur habitation ou
ais dans le quartier de "la plage de l'art" vu les menaces de submersion marine, une piscine souterraine aurait certes l'avantage d'être approvisonnée naturellement en eau de mer mais elle aurait l'inconvénient génant d'être souvent inaccessible sans équipement de plongée. Quant à la piscine aérienne, très hollywodienne et spectaculaire elle reste malheureusement hors de portée de la majorité des bourses locales. Alors, quelle est la solution pour des français moyens qui aspirent à offrir une piscine à leur progéniture dans une enceinte trop étroite et qui ne peuvent donc le faire ni en profondeur ni en hauteur?
Réponse : le hors sol. Ne confondons pas "hors sol pour piscine" et "hors sol pour culture de fraises ou d'artichauts": ici il n'est pas question de serre, mais au contraire de desserrement. Par "piscine hors sol" entendez piscine à cheval, ou plus concrètement fifty-fifty, moitié sur son terrain et moitié dehors. Dehors, c'est hors sol, hors sol personnel. Si dehors est un espace public, il n'y a pas de raison de se gêner, l'espace public est déjà en partie privé puisque chaque habitant du quartier participe du public. L'espace qui est à tous est à moi et il est injuste de m'en priver puisqu'il est à moi. Ce serait un gaspillage stupide que de laisser vacant et sans maître cet espace dit public et qui enfin peut devenir utile en devenant vraiment privé.
Voilà le raisonnement, plus ou moins conscient, qui a guidé les propriétaires de la villa sise au 28 rue Gerorges de la Tour vers cette formule de piscine à cheval. Ils ont bien compris qu'ici il ne faut pas hésiter à forcer un peu les frontières du droit commun pour faire prospérer son droit personnel et ils ont reçu une écoute bienveillante de la mairie. Car contrairement à ce que les explications embarassées de l'actuel adjoint à l'urbanisme (qui a hérité du dossier) auraient pu laisser croire, la commune n'a pas été vraiment forcée, elle n'a pas été mise devant le fait accompli.
La commune a elle-même accepté dès 2010 de céder le terrain communal jouxtant cette propriété privée et qui est un espace vert, du domaine public. L'adjoint à l'urbanisme était alors M. Berliat. La commune a demandé une évaluation domaniale en juillet 2010 pour vendre une centaine de mêtres carrés au voisin de l'espace vert communal. Puis pour une raison inconnue la transaction n'a pas abouti et sans doute lassés d'attendre, peut-être encouragés à le faire par certains, les propriétaires privés ont abattu leur clôture et décidé que la parcelle d'herbage située de l'autre côté ne méritait pas de survivre, que sa médiocrité ne justifiait pas que des tergiversations freinent encore leur impatience. Ils ont décidé d'entrer en jouissance sans attendre d'entrer en propriété. Ils ont creusé un bassin à vocation de piscine et à usage familial puisqu'ils l'ont enserré dans un nouvel enclos de treillis vert.
Cette mutation de l'herbage public en baignoire privée s'est effectuée entre 2012 et 2014 (les photos satellites faisant foi), M. Roméo étant devenu adjoint à l'urbanisme.
Que s'est-il passé alors, avant, pendant et après cette voie de fait des piscinophiles forcenés? Ne fantasmons pas sans savoir. Une chose est sûre : le maire est intervenu. Sans nul doute dès le début (pour la cession en 2010) en tout cas en conclusion. Et il a décidé de couvrir la voie de fait ... moyennant un paquet d'euros. En avocat il a négocié avec l'avocat des époux Chopinet, il y a juste un an, le 13 novembre 2014 et un accord a été conclu avec une majoration financière par rapport à l'évaluation domaniale. Bref, du gagnant-gagnant comme on dit maintenant?
sauf qu'on dépouille la commune de son patrimoine
sauf qu'on réduit les espace verts
sauf qu'on légitime les violations outrageuses de la loi
sauf qu'on privilégie les intérêts privés aux dépens de l'intérêt général
sauf qu'on encourage ainsi tous les habitants de la commune à se servir eux-mêmes en fonction de leurs envies
sauf qu'on marchandise le domaine public
sauf qu'on raconte des sornettes au conseil municipal
sauf très précisément que le rapport du maire au conseil et la délibération sont encore des faux en écriture publique sur deux points précis puisqu'il écrit que:
- les époux Chopinet ont demandé en début 2014 à acheter la parcelle alors que l'ouverture des négociations date de 2010
- le lopin d'espace public escamoté était inaccessible au public ce qui est encore un mensonge grossier
Et tous les conseillers municipaux qui approuvent cela, ne font pas mieux que ceux en responsabilité - les Berliat et Roméo, à l'origine et Del Poso en conclusion - qui ont d'une façon ou d'une autre parrainé ce produit typiquement cyprianais de "la piscine hors sol".
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir été mis en garde et incités depuis le 13 novembre 2009 (et pour les noveaux depuis mars 2014) à faire preuve d'un peu plus de discernement ... à croire que l'amour (l'amour du maire ou du mandat municipal) rend sourd et aveugle donc muet et inerte.
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Le Conseil municipal de Saint-Cyprien se réunira mardi 1er décembre à 19 heures
A l'ordre du jour : 24 dossiers dont
* un avis à émettre sur les forages et l'extension des serres de la coopérative Sud-Roussillon(serres à tomates, route d'Alénya)
* l'avis sur le programme d'aménagement et de développement durables (horizon 2030) : deuxième débat