quelques chiffres pour apprécier la politique budgétaire de Sud-Roussillon en matière d'investissements.
Comparons d'abord les crédits inscrits aux divers budgets et les restes à réaliser (c'est-à-dire le montant de ce qui avait été prévu mais n'a pas été fait ... mais à partir duquel on a établi les recettes nécessaires pour équilibrer le budget et donc on a levé les impôts - la fiscalité mixte - et contracté des emprunts)
travaux prévus restes à réaliser
et financés en 2009 reportés sur 2010
budget général 3 868 731 1 871 106
budget de l'eau 1 132 074 786 525
assainissement 620 539 309 796
total = 5 621 344 2 967 427 soit 52 %
de travaux non faits
Le bon sens aurait du conduire à s'interroger sur l'opportunité de poursuivre une politique d'investissement couteuse et qu'on n'est pas capable d'exécuter. La seule réponse apportée fut: c'est à cause des péripéties politico-judiciaires de Saint-Cyprien. Prétexte peu crédible car la ville a continué à avoir une administration et des responsables politiques (sauf l'interlude de la délégation spéciale ... en période de vacances !). D'ailleurs les restes à réaliser sont aussi significatifs dans les 2 autres communes et même supérieurs en % quant à l'eau et l'assainissement.
Ce qui veut dire qu'on a eu les yeux plus gros que le ventre (vous pouvez trouver une formule plus expressive). L'ennui c'est donc qu'on a surimposé au-delà de l'utile. Mais le plus grave c'est qu'on récidive, on aggrave l'erreur au lieu de la réparer. Voyez plutôt en comparant les dépenses réalisées en 2009 et celles qui sont budgétées en 2010 :
travaux réalisés travaux inscrits
en 2009 au budget 2010
budget général 1 997 625 5 983 486
budget de l'eau 345 549 2 318 425
assainissement 310 743 1 617 641
total = 2 653 917 9 919 552 soit + 373 %
oui, vous avez bien lu 373 % d'augmentation
c'est ce que l'ancien maire présentait au préfet en 2007 comme une "politique keynesienne" (Cf article du 11 décembre 2009), On veut sans doute lutter contre la crise qui touche les entreprises mais ce n'est pas comme ça qu'on atténuera les difficultés des particuliers qui sont eux aussi, sinon plus touchés.
Il y a des moments où une saine gestion budgétaire relève de la gestion sociale. Le conseil communautaire, de quelque sensibilité politique que ce soit, ne semble sensible à aucun de ces deux arguments. Il maintient la fiscalité mixte, il accroit l'endettement, fait de l'inflation en investissement donc en charges pour le contribuable d'aujourd'hui et celui de demain.