La bienséance politique veut que tout candidat à une élection remercie ceux qui ont voté pour lui et que ses remerciements soient encore plus chaleureux quand il n’a pas gagné. Le message, de consolation pour les militants déçus, peut esquisser une remobilisation pour la suite ou simplement se conclure par un au-revoir à la Giscard ou un adieu à la Jospin. Il se doit avant tout d’être valorisant et déculpabilisant pour le chef et pour ses troupes dont la défaite n’est naturellement imputée qu’aux circonstances, aux adversaires ou aux tricheries.
Peu enclin aux pratiques politiciennes, j’ai tardé d’abord parce qu’un tel message convenu et à portée générale est inévitablement décalé pour une partie des destinataires et surtout parce que, réflexion faite, je ne pense pas avoir à vous remercier.
A ceux qui ont voté pour la liste Mosaïque, je dirai que vous l'avez fait parce que son programme et nos discours vous ont convaincus, parce que vous avez estimé que nos propositions étaient de nature à améliorer la gestion de la commune, la qualité de vie à Saint-Cyprien et donc à satisfaire mieux que d’autres vos souhaits et vos besoins. Vous avez fait un choix d’intérêt public qui rejoignait vos intérêts et idéaux personnels.
Nous n’avons pas cherché à abuser de votre crédulité, à vous séduire de sourires, de promesses d’emplois ou d’avantages particuliers. En parlant à votre intelligence, à propos de l’avenir de la commune, et à votre cœur, à propos de la solidarité intergénérationnelle et intercommunautaire, nous avons sans doute rejoint des aspirations d’une grande partie de la population. Nous ne vous avons pas promis la lune ni fait miroiter des mirages, ni promenés en bateaux. Vous ne nous avez pas soutenus sans raison.
Même si le scrutin vous (nous) a apparemment donné tort d’avoir fait ce choix, vous avez bien fait. Je vous le dit sans immodestie car je n’avais rien à gagner dans cette démarche et j’ai encore moins à gagner en vous disant cela. Notre programme, à la fois sobre et ambitieux, n’est pas responsable de notre insuccès relatif. Peut-être est-ce notre présentation qui nous a nui, je veux dire par là notre aspect réel ou le profil caricatural dont on m’a affublé. Sans doute les valeurs que nous avons défendues ne pouvaient-elles pas prévaloir sur des approches plus prosaïques, prometteuses ou menaçantes. Sans doute la dispersion des candidatures en a-t-elle déconsidéré certaines et a-t-elle entravé la dynamique collective.
Quoiqu’il en soit, nous gardons le cap, le projet et la volonté du changement. La constitution de Mosaïque a fait émerger des personnalités convaincues et déterminées, La campagne a permis, lors des débats que nous avons tenus, de fortifier ces convictions et déterminations pour poursuivre avec vous ce projet que vous avez partagé. Elle a permis de quadrupler notre audience.
Donc je ne vous dis pas merci d'avoir voté pour nous, puisqu'en nous faisant confiance et en adoptant notre projet, vous avez voté pour vous: rappelez-vous notre idée force « Saint-Cyprien c’est vous » et c'est vous plus que jamais. Je vous dis merci parce que vous allez prolonger ce vote, le transformer et le démultiplier. Imprégnons-nous de la formule de J-F KENNEDY : « ne te demande pas ce que le pays peut faire pour toi, mais ce que, toi, tu peux faire pour lui ». Avec vous la Mosaïque s’est solidifiée, avec vous elle peut se développer.
Jean JOUANDET.