serein
puis épanoui
le voici ZEN
vous pouvez vérifier sur www.thierrydelposo.fr du 07/ 07/2011
Comme ce Little Buddha qui, quelque part là-bas dans une forêt du Népal, médite en quête de l'éveil dans le silence, le jeûne et dans la solitude avant de dispenser par intermittences à ses fidèles assemblés quelques bribes de sa méditation, LE voici qui vient apaiser sa troupe anxieuse de savoir et qui lui délivre son message de sérénité:
Que les esprits chagrins du lieu se taisent et écoutent la parole : soyons zen, partageons glaces et churros sur les terrasses du port, savourons l'apéritif de terroir promu événement culturel du jeudi. Ne parlons pas des problèmes qui fâchent, extasions-nous sur le feu d'artifice (tout un programme politique) et regardons voler les beaux avions.
Mais alors, pourquoi diable en son bel épanouissement estival notre Little Buddha d'ici perd-il de sa zénitude à propos de grains de sable et d'euros? Pourquoi démasquer sa sérénité à propos de choses sérieuses (l'argent du contribuable) et de travaux utiles (l'ensablement des plages)? Pourquoi se gausser de ceux qui l'interrogent? et se moquer de leurs questions? Est-ce vraiment zen que d'égarer ses ouailles en faussant la question pour l'esquiver? est-ce zen que d'évoquer à la lègère une économie de 70 000 € quand il s'agit de 75 100 € (l'exactitude est la politesse des élus respectueux) et d'une amputation de programme? Disons-le zènement : sur un programme budgété pour 197 000 € on supprime six mois plus tard 75 100 € de crédits. De quoi autoriser des esprits curieux, avant de devenir chagrins, à interroger : pourquoi cette réduction? par quel miracle a-t-on réussi à "gagner" 75 100 €? y avait-il une erreur d'évaluation? a-t-on modifié le programme?
A des questions paisibles ne pouvant pas compromettre la sérénité d'un vrai maire ZEN, celui-ci répond en conseil 1°/ je ne peux pas vous répondre 2°/ c'est le chef de chantier de l'entreprise qui a décidé (il a prélevé le sable sur un seul point alors que c'était prévu en deux points!) C'est du zen de j'en-foutre. A-t-on vu un chef de chantier trahir ainsi les intérêts de l'entreprise en faisant le même travail avec un tel rabais? De deux choses l'une : ou bien on a réduit le programme en réduisant les prélèvements prévus (donc le réensablement annoncé) ou bien on s'était trompé (encore une fois) dans le devis initial. En aucun cas on ne peut accepter que ce soit l'exécutant qui décide: le maître d'ouvrage c'est la commune. La commune, c'est donc son représentant, maire, adjoint ou chef de service qui a décidé de récupérer 75 100 €. Pourquoi a-t-il honte de reconnaître et d'expliquer sa décision? la question est simple et technique, la non-réponse moqueuse n'est pas zen
Dénigrer systématiquement les interrogateurs pour ignorer la question (et peut-être la réponse), caricaturer un débat sur des faits en querelle d'hommes, c'est précisément trahir l'esprit zen que l'on revendique. S'en parer ainsi publiquement et fièrement est une nouvelle prouesse de posticheur car :
très concrètement:
- Ce n'est pas en ressassant "je suis zen" pour se rassurer et rassurer les siens qu'on se met à l'abri de la justice après s'être mis en marge du droit.
- la "zénitude" n'est pas ce qu'on attend d'un maire d'une ville de 10 000 habitants, surendettée et surimposée.

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