Depuis des mois on en parle, on en discourt, on s'en promet en campagne électorale, on en blogue, on en débat (ou on fait semblant), on vote en conseil sans savoir sur quoi, on s'en vante dans les bulletins municipaux, on en réfère au tribunal administratif, la presse s'aventure à commenter (et se fiche le doigt dans l'oeil) ... et personne n'y comprend rien.
Partie civile, parti si vil, parti 6 villes, dans le brouhaha des conseils, dans la confusion des réponses municipales, dans l'ambiguïté des décisions qui n'en sont pas, dans l'absence de document clair, lisible et irréfutable, le citoyen lambda n'y comprend rien. Et il faut avoir pitié pour le citoyen peu familier des formules juridiques et ignorant des problèmes communaux: il parait que ça existe. Encore plus pitié pour celui qui est venu le 6 juillet au soir en espérant qu'il en sortirait enfin informé : le maire avait promis lors de la dernière séance, quand un conseiller contestait le procès-verbal, qu'on en rediscuterait et que la décision serait prise, de façon claire et indiscutable. Le brave citoyen curieux (puis furieux) a du jurer qu'on ne l'y reprendrait plus, il n'a rien compris, il n'a pas aimé être pris pour un imbécile à qui on peut faire prendre des vessies pour des lanternes, il ne reviendra plus. Aux prochaines élections ce fera un abstentionniste supplémentaire ou un Front National de plus : les colistiers du maire (dit nouveau centre) réussissent bien sur ce point.
Pourtant ce pourrait être simple et abordé franchement entre personnes censées, responsables, rationnelles et inspirées des mêmes objectifs. Car les objectifs du maire, qu'il a dits depuis longtemps et dont on ne doute pas, ces objectifs convergent avec ceux des conseillers municipaux (le 1/3 de l'assemblée ce qui représente environ 60 % des votants) : tous veulent faire valoir en justice les intérêts de la ville et les défendre contre ceux qui lui ont nui, et qui sont pour cela mis en examen. Tous nous disons que cela passe par une action accompagnant l'action publique qui est en cours d'instruction, action qui s'appelle "partie civile" et qui permet d'accéder au dossier, de savoir qui a fait quoi, contre la ville ou contre ses administrés ou ses contribuables. Nous divergeons peut-être sur la date à laquelle il faut se constituer à cet effet: nous pensons que le plus tôt est le mieux, qu'on a déjà trop tardé et qu'il n'y aucun inconvénient à le faire tout de suite (bien au contraire). Il semble à écouter le maire qu'il pense que cela ne sera utile que plus tard mais il semble aussi à le lire qu'il s'est rallié à notre point de vue puisque dans son rapport n°1 au conseil du 6 juillet il demande au conseil de "confirmer sa décision du 25 janvier portant constitution de partie civile". Donc les divergences ne semblent relever que du malentendu. Elles devraient pouvoir être dissipées par un dialogue tranquille entre gens de bonne foi.
La séance publique du conseil n'est peut-être pas la meilleure enceinte pour faire cette clarification. A preuve le journaliste qui a assisté au débat: visiblement à la sortie il ne savait pas comment il s'était conclu, mais il a écrit que "l'opposition s'est levée comme un seul homme (sic: pardon pour les 3 femmes qui en faisaient partie) et qu'elle a quitté la salle. ce qui signifierait que ni Mme Guiraud, ni M. Roméo ne feraient partie de l'opposition ... car ils ne sont pas sortis tout en refusant de voter. Le journaliste a écrit aussi que la résolution a été votée ce qui est contraire à son constat initial et au vécu de ceux qui sont restés en salle (qui n'ont voté sur rien) mais ça doit être conforme à l'interprétation officielle de la mairie et au communiqué transmis par le dir.com à la rédaction en chef. La confusion donc a continué à planer sur la question et contrairement aux promesses la nouvelle délibération aggrave la perplexité.
Sans revenir sur le fond déjà traité, notamment dans les 2 articles précédents, on ne peut que demander un dialogue en petit comité, calme, "serein" bien sûr, et confidentiel pour que le maire nous explique ce qu'il a vraiment fait et nous montre tranquillement les pièces justificatives de cette constitution de partie civile. Il suffit d'y convier 1 représentant de chacun des groupes et d'y associer les 2 ou 3 membres de la majorité qui s'intéressent à ça (s'il y en a). On évitera ainsi les troubles que le public peut provoquer en séance car la confusion des débats peut en effet transformer des citoyens frustrés d'explication en "trublions" comme le dit élégamment le journaliste qui narre à sa façon la conclusion d'une séance qu'il a quittée au 1er tiers de la nuit. On évitera aussi d'ennuyer les amis du maire qui ne pensent qu'à la plage, ou au catalan ou à l'Usap ou à rien du tout (je ne cite personne dans aucune catégorie: l'observateur attentif reconnaîtra les siens).
Peut-être qu'à 6 ou 8 élus dans l'intimité confidentielle du bureau du maire la clarification pourrait être faite et mettre fin au feuilleton de mauvais spectacle qui discrédite l'assemblée et ceux qui la mènent.
Est-ce du rêve?