CONSEIL MUNICIPAL EXTRAORDINAIRE ?
Le point d'interrogation se justifie parfaitement dans la une de l'Indépendant (merci d'avoir, Madame, ... avec une sage lenteur mais pertinemment relancé l'info): y aura-t-il oui ou non Conseil Municipal extraordinaire comme demandé par le 1/3 des élus?
Interrogation levée en page 3 avec la citation du maire, il est formel précise la journaliste:
"certains des points demandés seront peut-être abordés lors des conseils municipaux ordinaires organisés d'ici avril mais de conseil extraordinaire il n'y en aura aucun"
Le propos a le mérite d'être clair (c'est bien son seul mérite). Il traduit bien (hélas!) la psychologie du 1er magistrat de la principauté de Saint-Cyprien. Seul maître à bord. Qui décide souverainement du calendrier, qui choisit les réunions qu'il accepte ou non de faire. Qui décide des informations qu'il peut livrer sans compromettre son autorité régalienne. Des questions qu'il accepte ou non d'aborder (ne parlons pas de débattre). Et ce quoi qu'en pensent la population, les autres élus et quoi que prévoient les lois et règlements.
Il suffit, il consulte son avocat, souvenons-nous "le roi en son conseil" et il lui fait préparer un projet de réponse en ce sens. Gare aux lettres de cachet, mesdames et messieurs les insolents qui prétendez me contraindre à m'expliquer devant vous dans les 30 jours!
de conseil extraordinaire il n'y en aura aucun" traduisons "je me moque de l'article L 2121-9 du code général des collectivités locales " qui écrit
"le maire peut réunir le Conseil municipal chaque fois qu'il le juge utile.
Il est tenu de le convoquer dans un délai maximal de trente jours quand la demande motivée lui en est faite par le représentant de l'Etat dans le département ou par le tiers au moins des membres du conseil municipal en exercice dans les communes de 3 500 habitants et plus"
C'est clair : le maire a arrêté sa lecture au 1er alinéa, il convoque le conseil quand il le juge utile, quand tel est son bon plaisir.
Il se moque publiquement de ceux qui croient que la suite a un sens, de ceux qui veulent faire appliquer ce texte (ce n'est grave, ce n'est que le 1/3 des élus qui représentent bien plus de la moitié de la population)
et il se moque (c'est plus grave) de ceux (juges et préfet) qui doivent veiller à faire respecter la loi de la République. Qu'importe, il est avocat et entouré d'avocats conseils.
"certains des points demandés seront peut-être abordés": admirons le ton souverain par lequel il accepte de concéder à ses manants quelques instants de discussion sur "certains points" mais surtout pas sur tous ceux qu'ils réclament. Apprécions la précision subtile qui mesure la concession généreusement accordée : "peut-être", autrement dit espérez, vous verrez bien. Et la maîtrise que conserve le chef: "peut-être abordés", ne croyez pas qu'on va tout traiter, on en parlera un peu pour vous défouler et puis voila, le tour sera joué, on aura abordé certains points.
Mais surtout pas d'équivoque : c'est mon bon vouloir que de vous prêter un peu, et peut-être, mon beau joujou.
Moi, je garde tout mon pouvoir, n'y touchez pas, c'est mon joujou.
Vous avez dit "régalien" ou "gamin" ?