Débarrassés des élus de Pugnace, le maire et son équipe "travaillent" sereinement, en tenant à l'écart les groupes de l'opposition. Le clientélisme a le champ libre.
"Travailler", mais à quoi ? Pour bien comprendre comment se tisse le clientélisme et la "politique" de T.Del Poso, il faut parler en terme d'offre et de demande (cf. l'article 1). Le maire exploite sans vergogne le filon de la décentralisation qui a permis de multiplier la capacité de l'offre. La demande qui varie dans le temps et dans son contenu touche au final à tous les aspects de la vie sociale quotidienne: l'accueil à la crèche pour son enfant, la dérogation scolaire, l'attribution d'un logement social, la délivrance d'un document administratif quelconque, etc, etc... Tous ces actes du quotidien, pour peu que les règles soient obscurcies, peut amener chacun à solliciter l'aide d'un élu alors qu'il s'agit le plus souvent d'un droit inscrit dans le fonctionnement normal d'un service public. L'élu rend le service (qui est normalement du) et l'administré se trouve redevable.
T.Del Poso porte à cet égard une attention particulière aux employés municipaux. Par le vote acquis (les 20 comparses) du régime indemnitaire des agents communaux, le maire fixe et module librement les attributions d'avancement, primes... Un pouvoir absolu d'évaluation qui est le fait du Prince et qui fait dire à son adjoint Figueras qu'il faut avoir "l'esprit de famille". Intimidations, menaces se déclinent avec les promesses faites à l'un et à l'autre; bref la carotte et le bâton pour des employés qui n'osent se défendre et faire entendre leurs droits.
T.Del Poso utilise toutes les ficelles de la décentralisation pour asseoir SON pouvoir, rusant à la limite de la légalité, la dépassant parfois (d'où les nombreux recours devant les juridictions). L'opacité règne, les questions demeurent sans réponse. Exemple parmi tant d'autres : le travail en régie a-t-il été fait avec le personnel en place ? A t-on recruté des nouveaux agents ? combien ? qui ? Et de découvrir par la bande, un électricien par-ci, un employé par là, apparentés à un élu ou un autre.
Pour que le clientélisme se développe, il faut une base géographique petite, ce qui est le cas de la commune de Saint-Cyprien, et il faut un contexte socio économique particulier dans lequel la notion d'offre et de demande ait du sens. Or à Saint-Cyprien, ce sens est très fort car il y a un taux d'emploi privé assez faible. Dans ce contexte d'une économie insuffisamment développée, le secteur public domine. La création d'emplois publics de toutes catégories constitue un terreau important pour le clientélisme exercé par T. Del Poso. Là encore, l'opacité est de mise, les élus de l'opposition, ne parlons pas même des citoyens, n'ayant pas accès à l'information : il n'y a pas de politique définie de gestion des ressources humaines (sauf le pouvoir arbitraire du maire), pas d'organigramme et de tableau complet des effectifs réels. La gestion des cadres municipaux échappe aussi à tout "contrôle" citoyen: on l'a vu avec les tractations tenues secrètes du licenciement de M. Bertrand (356 000 euros à 4 ans de la retraite) et dont nous avons eu connaissance par les élus de Pugnace qui étaient encore en mesure de nous informer. Un licenciement opéré au prétexte d'assainir les hauts salaires mais le maire n'a pas touché au plus haut et plus ancien salaire du directeur du port. Mêmes tractations dans l'ombre pour le recrutement de l'ami Humpage qui, par un tour de passe passe, emploi privé / emploi public, se retrouve au final avec une rémunération qui est loin d'être le tiers de celle de M. Bertrand tel que prétendu par le maire. Ce cas est intéressant qui présente tous les éléments de la dérive clientéliste : opacité des décisions (licenciement de l'un / recrutement de l'autre ) puis non communication des éléments du contrat Humpage et, suite au recours TA fait par les Pugnace, révision de ce contrat qui devient public. Le maire récupère alors ce fait juridique pour manipuler l'opinion en laissant entendre que l'augmentation de 1000 euros en 4 mois est consécutive à ce changement de statut provoqué par le recours des Pugnace. C'est une aberration en soi, mais beaucoup le croient, sans autre questionnement.
Après une année d'observation des méthodes mises en place par T.Del Poso, on peut considérer formellement que nous avons bien à faire à un travail de clientélisme pur qui n'a pour d'autre objectif que de faire prospérer le clan Del Poso par une utilisation abusive et dévoyée des moyens et finances publics. Ceci, bien entendu, a des conséquences graves pour la ville qui se révèlent déjà et se poursuivront à plus ou moins long terme.
à suivre