Bravo! Thierry Del Poso a lu l'article du 14 avril - "le GPE de TDP" - et il l'a compris. Il souhaite passer de la gouvernance par l'erreur à la direction générale des services et pour cela il a lancé le 11 mai 2012 un appel d'offres pour "une mission d'assistance à la collectivité publique pour le recrutement du directeur général des services" (D.G.S.).
D'une 1ère lecture de l'avis on déduit :
- que le poste actuellement neutralisé par M. MONTOR va être libéré
- que l'adjoint qui assure l'intérim depuis 3 ans et à qui la fonction avait été promise ne sera pas l'heureux promu
- que le maire a besoin d'être assisté pour définir le profil de son collaborateur ... ce qui surprend de la part d'un élu ayant 32 mois d'expérience municipale.
Une 2ème lecture de l'avis ne fournit pas plus d'explication sur le contenu précis de la mission, donc sur le type d'assistance que nécessite ce recrutement. On s'interroge : à quoi va servir cette "assistance"? cet appel d'offres n'est-il qu'un leurre? cette quête d'expertise est-elle un aveu d'incompétence ou une rouerie masquée ?
Sachant que les critères de sélection ( 75 % sur "la qualité de l'accompagnement proposé" et 25 % sur le prix) permettront de faire un choix d'expertise aussi arbitraire qu'amical, on peut égrener quelques hypothèses entre lesquelles chacun pourra choisir et l'avenir tranchera:
1°/ S'agissant d'un recrutement sur un emploi calibré par les textes, statuts, usages et règlements, on ne voit guère l'utilité d'une "assistance" pour recruter un DGS et les esprits chagrins seront tentés d'y voir un marché de bienfaisance offert à un organisme ami ou utile, qui a été utile ou le sera et que l'on souhaite "honorer" : l'identité du lauréat permettra d'apprécier et espérons-le de corriger ce préjugé médisant.
2°/ Bien sûr au deuxième niveau, le marché peut aussi avoir une utilité de convenance - un objectif sous-entendu - à savoir : faire naturellement émerger au nom de l'expertise le candidat DGS incontournable car ami et dévoué. La mission suggérée peut aller jusqu'à préfigurer le DGS souhaité. Et pour peu que l'assistance dans la définition du poste se conclue par un profilage si personalisé que le choix s'impose, elle pourrait permettre à la commune de court-circuiter (ou d'orienter avec une précision subtile) l'appel à candidatures. Mais enfin peut-on imaginer que le maire de Saint-Cyprien, qui a aboli la démocratie, aille s'embarrasser de tant de précaution pour légitimer son choix? Il l'a déclaré à la presse quand il a renommé pour la 3 ème fois M. Humpage, deux fois annulé par le tribunal administratif : il n'appartient qu'à lui d'apprécier la compétence de ses collaborateurs, il fait comme il le veut, il choisit librement son candidat.
3°/ C'est là que certains esprits encore plus malveillants avancent que les candidats ne doivent pas se bousculer pour prendre ce poste de responsabilité dans une commune aussi problématique. D'où l'hypothèse que pour pallier cette réputation locale répulsive pour des fonctionnaires sérieux il faille engager une démarche de réhabilitation de l'image de la commune et de ses gestionnaires : l'assistance attendue serait alors la promotion de l'emploi via la revalorisation de la ville. Mais enfin peut-on imaginer que le maire de Saint-Cyprien ait besoin de faire appel à des publicitaires extérieurs alors qu'il a dans son cabinet une équipe de propagande hors pair?
4°/ On en revient alors au point de départ : cette mission répondrait vraiment à un besoin d'assistance pour définir le profil de celui qui devra préserver les élus des négligences et des erreurs. La mairie attend d'un organisme extérieur de savoir s'il faut un DGS plus ou moins porté sur les finances, sur la gestion des ressources humaines ou des procédures, sur l'urbanisme ou l'animation sociale. Le maire ne sait pas de quoi il a besoin, et il ne fait confiance à personne dans son entourage d'élus et de cadres pour l'assister. Il externalise par incompétence collective. Il semble même avoir oublié qu'il aurait pu selon ses bonnes habitudes confier la mission d'audit à la société Guides sans frontières.
La question de fond se pose maintenant de savoir s'il ne faudrait pas lancer un nouvel appel d'offres pour trouver l'expert qui permettra de sélectionner avec pertinence l'organisme qui sera chargé de cette mission d'assistance.
Et l'écho de la place Trahir ajoute : il faut d'abord trouver le cabinet d'experts qui replacerait chacun des élus à la bonne place.