Franchement, il valait mieux rester chez soi vendredi dernier et attendre que le chroniqueur local retransmette la "bonne parole" municipale, ce qui fut fait hier 25 janvier. D’abord nous avons hésité à prendre la peine de commenter ce qui restera un non-événement local, encore un, car il faut éviter toute publicité mensongère ou plus exactement toute publicité en faveur du mensonge ! Mais on ne peut pas se priver de cette occasion de rire en reprenant simplement les 5 citations entre guillemets du journalistes qui sont censées exprimer le message fort de ce début de 2011.
1. " je vis notre ville avec amour et depuis 45 ans "
2. " j’ai joué la carte de la concertation et du dialogue avec les élus afin d’arriver à un consensus "
3. " cette vente (camping Al Fourty) s’est opérée dans les règles du droit et en toute transparence "
4. " le petit jeu de l’irresponsabilité de l’opposition avec son harcèlement judiciaire va à l’encontre de l’action et au détriment des deniers de la commune "
5. " une opération participative sans précédent avec la population et les agents de Sud-Roussillon (pour choisir) le projet le plus adapté "
ALORS ? Le constat est des plus banal : plus c’est gros et mieux ça passe à coup de décibels et d’images. Récapitulons :
Rapprochons les affirmations 2 et 4 : peut-on le même jour se targuer du "consensus" et accuser en termes mesquins l’opposition "d’irresponsabilité" ? Il y a donc une opposition dans le consensus. A moins qu'il n'y ait consensus que parce que l'opposition est irresponsable ? Belle démonstration par l’absurde de ce "dialogue" que prétend pratiquer notre chantre de la "concertation". Il ignore le principe de non-contradiction, ce qui intellectuellement est grave, et il étale sa culture du mensonge grossier ce qui est une faute.
Il ressasse ses sempiternelles contrevérités (point 4) : on les a plusieurs fois réfutées, n’y revenons pas. Qu’il justifie simplement par des chiffres, des preuves, ces accusations elles aussi mensongères que nous coûtons cher à la ville alors que c’est lui qui la ruine.
Mais quand on rapproche les affirmations 3 et 5, on ne sourit plus, il y a de quoi s’inquiéter. S’inquiéter d’abord de la lucidité ou de l’honnêteté intellectuelle de celui qui prétend que le camping a été vendu dans les règles (la justice appréciera). Il parle de "transparence" là où la seule chose qui transparaît c’est l’art de la dissimulation, la rétention des informations, le secret des procédés (on n’ose pas dire procédure tant on la détourne) et l’opacité qui génère doute, méfiance, suspicion, tout le contraire de ce qui doit fonder une décision démocratique (la démocratie c’est la confiance fondée sur la clarté et la publicité).
Alors comment ne pas douter de ses mirifiques promesses ("opération participative sans précédent") . Vu le niveau de concertation et de dialogue antérieurs qu’il revendique (affirmation n°2), niveau ZERO sur l’échelle de Marianne, attendons-nous à une "opération de manipulation sans précédent" qui coûtera cher en sono, en video, en brochures, peut-être en cacahuètes et muscat mais qui sera la négation du REFERENDUM que le candidat Del Poso promettait. On va faire du cinéma pour abuser le bon peuple.
Enfin revenons au début de la belle histoire où tout est résumé pour attendrir les cœurs citoyens (point 1 du compte-rendu) "je vis notre ville avec amour et depuis 45 ans" … rendez-vous compte : cet homme avait 2 ans quand il est tombé amoureux de Saint-Cyprien ! quelle fougue précoce et quel esprit de possession ! la vraie question est aujourd'hui celle de la réciprocité dans la jouissance : la ville le vit-elle avec le même amour ?