L’étude a été conduite par l’Université de Sociologie de Tours, elle a donné lieu à deux ans d’expérimentations sur 7000 sujets masculins et sur la base de 80 critères d’évaluation. Les résultats annoncés seraient sans appel, et consternants: 3 français sur 4 sont des connards (ou conards).

 « Nous voulions dresser le portrait de l’homme français du XXIème siècle… eh bien… nous sommes tombés sur un connard ! » s’est exclamé le Pr. Jacques Bruandet, directeur de l’étude. « Le terme de connard n’a rien de scientifique, je l’admets, mais au vu des résultats, le mot s’est imposé de lui-même, il n’existe de toute façon pas d’équivalent sémantique ad hoc utilisable dans la littérature » a-t-il admis.

Les sociologues de l’équipe du professeur Bruandet ont ainsi distingué 4 classes principales de « connards »

Classe 1 : Le narcissique démonstrateur

« Le connard le plus répandu est le narcissique démonstrateur, celui qui « se la pète » en langage courant. Macho, suffisant, il représente jusqu’à 50% des connards, et jusqu’à 90% dans certains milieux professionnels tels que le sport ou la finance » explique Amélie Choron, doctorante et co-auteure de l’étude. « Chaussures à bouts pointus, lunettes de soleil à monture blanche, véhicules voyants ou bruyants, volume de la voix inutilement élevé, T-Shirt moulant de marque… voilà autant d’indices utiles pour détecter un narcissique démonstrateur ».

Classe 2 : Le manipulateur lâche

Les chercheurs ont ensuite identifié une autre classe de « connards », plus sournois car moins détectables au premier abord : « les manipulateurs lâches : sous leur allure calme et réservée, parfois même timide, ils n’hésitent pas à vous poignarder dans le dos, que ce soit professionnellement, en amour ou en amitié. Ce sont des faux gentils, égoïstes, pervers et menteurs, capables de monter collègues ou amis les uns contre les autres pour servir leurs propres intérêts. Ces connards représente 25% de la population, on les trouve en plus grande concentration dans la fonction publique, en politique et dans les sciences » explique Mathieu Chauvin, également co-auteur de l’étude.

Classe 3 : Les violents

Recensant 11% des « connards », la troisième catégorie est celle des « violents ». Frustrés, complexés, se sentant souvent inférieurs aux autres, ils s’expriment par la violence. « Ce sont les connards les plus médiatisés » commente le jeune chercheur « On pourrait croire que ce sont les plus nombreux mais en réalité, ce ne sont que les plus voyants. Nous avons cependant remarqué que ces connards ont en moyenne plus de raisons de l’être que les autres ».

Classe 4 : Barney Stinson ou le Connard du XXIème siècle

La dernière catégorie, celle des « connards décomplexés » serait en pleine expansion selon les données recueillies. « Ce connard s’incarne parfaitement dans le personnage de « Barney Stinson » de « How I Met Your Mother » : il assume ce qu’il est, ne s’en cache pas, ce qui peut le rendre populaire. Le connard décomplexé suscite souvent l’admiration et la jalousie des « manipulateurs lâches », qui envient le naturel avec lequel il exerce son art. Ce sera le connard du XXIème siècle » affirme Jacques Bruandet, qui précise en outre que ce type se retrouve fréquemment chez les avocats, les commerciaux et les politiques.

Les chercheurs précisent enfin que ces catégories ne sont pas cloisonnées et peuvent fusionner pour donner naissance à « une infinité de connards métissés »

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  PSITTACUS s'interroge :

• Faut-il supprimer la démocratie? 75% c'est la majorité absolue: le corps électoral masculin ne peut que voter pour des connards. Il est vrai que la compétition entre les 4 catégories répertoriées est de nature à lézarder cette écrasante majorité des 3/4 mais elle ne la décimera pas au point de permettre au 25% minoritaire de s'en préserver. Tout laisse à penser au contraire que la rivalité entre eux ne peut qu'exacerber leur respective connardiesse et faire émerger le connard maximum sans qu'on puisse préjuger, à ce stade des études, si la supériorité numérique des premiers (les narcissiques démonstrateurs) l'emportera sur la sournoiserie, la violence ou la décomplexion des autres.

Le risque - sans doute en grande partie déjà concrétisé dans la réalité contemporaine - est donc de voir de plus en plus s'imposer dans les sphères dirigeantes (de la politique, des médias, des affaires en général) la troupe grossissante des connards dominateurs. Lesquels tels, le rhinocéros de Ionesco, envahiront la cité et peu à peu métamorphoseront en semblables rhinocéros beuglant de connardise les timides habitants qui devisaient naîvement pour savoir si Socrate était un chat puisque Socrate est mortel et que tous les chats sont mortels.

• Faut-il instaurer le matriarcat? et donner, au delà de la parité, tout le pouvoir aux femmes? Cela serait la sagesse apparente que d'exclure la gent connardesque des responsabilités collectives et de la confiner dans son univers communautaire, la mettant ainsi hors d'état de nuire à la collectivité. Corrélativement il peut sembler prudent de réserver le pilotage de notre société à la population féminine, encore présumée indemne de connarditude puisque, à ce jour, l'échantillon observé était exclusivment de sexe masculin. Que les mères, les soeurs, les épouses et autres créatures préposées par la providence à la reproduction du genre humain puissent rester préservées de la dysmorphie psychique qui frappe leurs congénères virils est un espoir qui plait et qui rassure un peu.

L'espoir cependant ne devrait guère abuser tous ceux qui professent l'égalité native des hommes et des femmes. On ne saurait imaginer que celle que le créateur tira de la côte de son homme et qui enfante depuis l'origine des temps des connards de 4 espèces puisse transmettre la tare et en rester préservée. On ne saurait penser non plus que son histoire en l'écartant longtemps des lycées, des casernes, des académies, des loges (autres que de concierge) et des isoloirs l'ait définitivement vaccinée contre la connardite de ses compagnons. Sans avoir de statistiques et de typologie propres à cette population, il n'est pas insensé de craindre qu'une prochaine recherche universitaire ne vienne démythifier l'image féminine et rétablir sur ce plan du Q.C (quotient de connardise) une parité que les moeurs contemporaines imposent peu à peu dans tous les domaines... Alors, que reste-t-il pour sauver l'honneur? 

• Les homo ou les robots ? Il serait inhumain et de ce fait vite taxé d'homophobie, que de penser que les premiers seraient miraculeusement préservés par leurs pratiques des tares congénitales de leur genre. La seule question étant alors de savoir si les ratios tirés de l'observation des 7000 sujets masculins de Tours sont homogènes ou s'ils appellent quelques nuances dans les pourcentages ou les qualifications en fonction des comportements.

Au terme de cette réflexion, qui appelle évidemment des vérifications par le professeur Bruandet et son équipe, il ressort que seule la population naissante de robots nous laisse l'espoir pour demain d'une intelligentzia exempte de connardise, narcissique, lâche, violente ou décomplexée.

A moins que dans son génie créateur, le 25 % humain ait insufflé dans l'intelligence artificielle quelques graines malignes, susceptibles de développement, de reproduction et d'invasion de Rhinocéros.