L'examen des budgets de l'office du tourisme et du camping est de tout repos. La commission des Finances étant interdite de toute discussion et la communication des documents ou l'explication des chiffres relevant dans notre régime non démocratique du secret Humpage-DelPoso, on n'en peut rien dire sans s'aventurer dans le commentaire méfiant qui justifierait les critiques connues sur notre esprit de haine et de harcèlement terroriste.
On ne peut donc à ce niveau de sous-information que constater dans les inscriptions budgétaires des variations considérables d'une année à l'autre dont la justification échappe à la simple lecture et dont on peut simplement dire que cela ne traduit pas une continuité budgétaire donc une logique d'action.
Autant dire tout de suite que rien n'est exposé sur la gestion elle-même, les choix d'action, les recrutements ou la politique sociale (avec la création d'un comité d'entreprise)
Mais pour nous en tenir à l'essentiel parlons de la rentabilité de ces budgets. Comme de façon surprenante le mot "rentabilité" choque quand on parle de l'argent public c'est-à-dire de l'argent du contribuable, disons plus conventionnellement que la question se pose de savoir quelle est la valeur ajoutée de ces budgets ou plus précisément de savoir ce que rapportent à la commune, à ses habitants, à l'intérêt public de la collectivité, que rapportent donc par comparaison aux efforts consentis le Tourisme et le camping gérés par l'office. Une analyse économique approfondie mériterait d'être faite sur ce sujet, nous l'avions souhaité, en vain, l'an dernier et rien dans les documents d'accompagnement du budget (au fait il n'y en a aucun !) ne répond à cette question. Il faut donc se contenter de ce que l'on a et tirer du budget quelques chiffres significatifs. Ils sont hélas! maigres et peu satisfaisants.
Pour le camping c'est le plus simple, car c'est une exploitation économique tout à fait comparable à une entreprise privée. On peut rapporter ce qui est assimilable à un profit (la location versée à la commune soit 160 000 €) au budget total (2 540 000 €) : le profit pour la commune est donc de 6,30%. C'est mieux certes que tous les livrets d'épargne des particuliers mais nous doutons que des exploitants "avisés" comme M. Ambroise s'en contentent. De plus le budget ne décompte pas l'amortissement du foncier (sauf certains emprunts pour travaux); or la valeur du terrain du Bosc est loin d'être négligeable (comparée notamment à celle d'Al Fourty) ce qui permet d'affirmer que le "bénéfice réel" de ce camping est insignifiant eu égard à l'immobilisation qu'il représente. On imagine mal que M. Ambroise s'accommode de ce petit résultat !
Quant au budget de l'EPIC, son financement mérite aussi qu'on y réfléchisse. Le total des recettes de fonctionnement est de 2 922 500 €. La subvention de la commune ( 2 100 000) représente près de 72 % du financement. Le produit des taxes de séjour, c'est-à-dire les recettes provenant des séjournants via les professionnels qui les hébergent, ne sont que de 360 000 € soit 12 % et les divers produits vendus sont de 412 000 € soit 14 %. Ce qui signifie donc que ce sont les impôts des habitants qui financent la politique touristique ce qui justifie qu'ils aient leur mot à dire, qu'on leur explique les choix et qu'on recueille leur agrément. Il est vrai que les produits diffus de la fréquentation estivale retombent, via les commerces saisonniers; il est vrai que si l'activité de ceux-ci est à ce titre bien prise en compte cela doit générer des retours fiscaux (ou parafiscaux) vers la commune; il est vrai qu'il y a en terme d'emplois des revenus distribués (mais reste à savoir s'ils sont domiciliés ici, pérennes et non clandestins). Bref il y a à partir de ces seuls chiffres budgétaires des interrogations politiques et économiques qui restent insatisfaites.
D'un côté 2 millions 100 de subvention de la ville à l'Epic, de l'autre un loyer perçu de 160 000 €: ces deux sommes justifieraient que soit dressé un bilan économique du tourisme et des organismes publics qui y contribuent. Deux évidences cependant pour conclure:
1- La foule assistant au meeting de la Patrouille de France n'est pas un indice d'enrichissement de la commune ni d'amélioration du bien-vivre de ses habitants.
2- un budget adopté dans le secret du comité de direction de l'EPIC auquel n'assistaient que 2 professionnels et dont on refuse de discuter en commission des finances n'est pas un document transparent permettant au citoyen et contribuable d'apprécier la qualité voire l'utilité des organes et des gestionnaires auxquels ses impôts sont attribués.
Au fait on n'a pas vu le rapport du directeur de l'Office sur la saison 2011. Il doit en réserver la primeur à son comité d'entreprise! Ou au nouveau comité de l'EPIC dans lequel M. Ambroise va apporter son savoir-faire et peut-être, juste retour des choses, apprendre à la ville à gagner de l'argent. Il faut noter que M. Heger a démissionné de l'EPIC en disant son désaccord total sur la politique des campings de l'EPIC, c'est M. Ambroise qui lui succède: avec lui au moins on est en phase, Del Poso et Pineau le pratiquent depuis longtemps, l'entente règnera ... sauf si quelque juge venait à semer la dissension dans cette équipe.
A propos de camping, le président de l'Epic, donc propriétaire et exploitant du Bosc (3 étoiles) savoure publiquement l'octroi de la 3ème étoile au soleil de la Méditerranée. Rappelons que Al Fourty était en instance de classement 3 étoiles début 2010 ... à l'époque où on a commencé à négocier avec M. Ambroise, la procédure de classement interrompue a permis à M. Ambroise d'acheter un 2 étoiles et comme le classement du terrain s'apprécie en fonction du terrain lui-même il suffit de noter que pour le même terrain la candidature engagée par Mme Pineau, et avortée, a abouti sous M. Ambroise. Et quoique s'en gargarise M. Del Poso le classement du terrain ne préjuge pas de la moralité de la vente et de ses signataires, ni du sort final de cette opération toujours aussi trouble.
Dernière question : s'il y a d'autres démisions au sein de l'Epic a-t-on trouvé le beni-oui-oui ou comparse de remplacement? on a hâte de savoir.