Nouvelle illustration de cet adage municipal avec le reprofilage de Sud-Roussillon. Par arrêté en date du 27 décembre 2012, le Préfet des Pyrénées-Orientales a autorisé l’adhésion de trois nouvelles communes (Theza, Montescot et Corneilla del Vercol) à notre communauté de communes Sud-Roussillon. Cette extension prend effet au 1er janvier 2013.
Le 9 janvier 2013, le conseil de communauté de Sud-Roussillon a décidé de la recomposition du nouveau conseil communautaire. Le conseil municipal de Saint-Cyprien avait de même été appelé le 18 décembre 2012 à se prononcer sur la répartition des sièges entre les 6 communes. Dans les deux cas la proposition fait référence à l’article 4 des statuts de Sud-Roussillon stipulant que « les communes adhérentes sont représentées au Conseil au pro rata de leur population … ». Et dans les deux cas, on n’en tient aucun compte puisque le nombre de délégués attribué à chaque commune n’est nullement proportionnel à la population
Le tableau ci-dessous montre le décalage important entre les pourcentages de population et la répartition des sièges :
population sièges
% attribués %
Saint-Cyprien 10696 51.30 20 38.46
Alénya 2951 14.15 13 25.00
Latour bas Elne 2149 10.31 8 15.38
Corneilla del vercol 1984 9.52 4 7.69
Montescot 1651 7.92 4 7.69
Theza 1420 6.81 3 5.77
total 20851 100 52 100
Dans cette répartition, deux des communes anciennes sont fortement surévaluées (Alénya et Latour-Bas-Elne) et les trois communes entrantes très nettement sous-estimées par rapport aux deux précédentes. Il est inéquitable autant que contraire au critère retenu que ces 3 nouvelles adhérentes qui totalisent 5 055 habitants n’aient que 11 délégués alors que Alénya et Latour-bas-Elne peuplées de 5 100 habitants en ont 21.
Mais le déséquilibre majeur, est celui qui pénalise fortement Saint-Cyprien : 51 % de la population, 38 % des sièges. Dans l’ancienne structure, Saint-Cyprien avec 20 sièges sur 41 (maximum autorisé) avait 49 % des voix. En 2013, selon cette délibération (proposée, c’est uncomble, par le maire de Saint-Cyprien) elle tomberait à 38 % tout en gardant plus de la moitié de la population. Répartition, anormalement disproportionnée, et d’autant plus inacceptable qu’elle affecte la commune (surendettée) appelée à contribuer financièrement de façon très majoritaire au budget de Sud-Roussillon.
Il est clair que l’extension de Sud-Roussillon a un avantage personnel pour le maire-Président (celui de majorer les indemnités en franchissant le seuil de 20 000 habitants : Cf. article précédent) mais elle est gravement préjudiciable à sa commune, Saint-Cyprien, dont le poids politique serait ainsi compromis et sans rapport avec sa charge financière
La délibération n’indique pas si la représentante de l’opposition « légitime » a voté pour cette répartition préjudiciable aux intérêts de la commune et souscrit à ces deux délibérations du 9 janvier qui font qu’à Sud-Roussillon 2013 « le maire gagne et la commune perd ». Qui ne dit mot consent
Le Tribunal administratif que nous avons saisi de cette incongruité l’examinera en urgence le 20 février prochain.