4 démissions d'adjoints sur 9 en 18 mois ça fait beaucoup : le maire use vite ses meilleurs collaborateurs. Si on y ajoute la succession rapide et mystérieuse des directeurs de cabinet (3 dans la période) il y a matière à s'inquiéter sur l'homogénéité et la solidité de l'équipe aux commandes. Bien sûr la démission silencieuse de Frédéric Berliat n'a rien à voir avec celle des 3 adjoints Pugnace en novembre 2009. Alors que ceux-ci avaient mis en balance leur mandat avec le redressement d'une gestion à la dérive, M. BERLIAT s'est platement borné à poser sans explication le sac de ses responsabilités. Il a en 18 mois inexorablement dégringolé de la 1ère à la sixième place des adjoints pour se retrouver maintenant dans le lot commun des figurants voués à jouer les utilités. Son silence, et plus encore celui aggravant du maire, donnent à cette démission tristounette et inexpliquée une allure de repli.

On ne peut imaginer que ce repli ait été consenti spontanément par l'adjoint ou imposé par le maire pour faire place à l'ex-rival si décrié, Jean Roméo, car on aurait pu choisir un autre démissionnaire moins en vue et dont la défection n'eut chagriné personne. 

On ferait outrage à l'intéressé en présumant que la charge de l'urbanisme était trop lourde pour lui. Il ne saurait s'agir d'une défaillance technique s'agissant de celui dont le maire disait qu'il avait les 3 qualités requises pour copiloter la ville avec lui: le savoir-faire et la rigueur formés au sein de la fonction publique de l'Etat et enfin (et surtout) un capital de confiance réciproque et de dévouement. Faut-il imaginer alors que l'une ou l'autre de ces qualités ait fait défaut ces dernières semaines ou qu'elles aient été mises à mal par le  traitement des affaires sensibles ? Seraient-ce les ventes immobilières déjà décidées de logements, de terrains de la cave, du camping ou celles à venir sur le golf qui inquièteraient l'ex-adjoint à l'urbanisme et dont il refilerait cyniquement la patate chaude au dernier rallié? seraient-ce les travaux de remblaiement illégaux réalisés sur l'espace protégé du littoral près du golf qui auraient ému quelqu'un? Cela risque d'être trop tard pour se mettre à l'abri. Seraient-ce d'autres dossiers problématiques, des contentieux lourds de lotissements hérités de la précédente municipalité ou des projets en gestation? Cela voudrait dire qu'aux 3 qualités de base de l'adjoint modèle il en ajoute une 4 ème plus importante, plus utile en tout cas pour lui, la prudence qui le conduit à se mettre à l'écart des risques. Bien joué, si ce n'est pas trop tard. L'exemple mérite d'être médité, M. l'adjoint aux finances, si vous voulez retrouver un sommeil serein.   

Il n'en reste pas moins qu'on doit s'interroger sur l'intérêt, pour le bien public s'entend, d'un changement d'adjoint à l'urbanisme au moment où selon le DOB la municipalité réussit à maîtriser sa gestion et engage de multiples  opérations immobilières, improvisées et scabreuses. Est-il sage de faire appel à un néophyte, dont on contestait la capacité? sauf si on espère en faire un adjoint de paille et ainsi personnaliser encore plus dans les mains du seul maire le foncier et l'immobilier ... à moins qu'on espère lui faire porter le chapeau.

On ne saurait imaginer qu'il s'agisse d'un coup strictement politique connaissant le sens de l'intérêt public que nourrissent nos deux larrons... D'ailleurs serait-il d'actualité d'intégrer un prétendant UMP dans le giron du Nouveau centre à l'heure où celui-ci va se livrer au parti radical (Borloo et Alduy)?  

Concluons - au risque de "décevoir" encore ceux qui n'ont rien compris - en osant deux interprétations au changement intervenu la semaine dernière:

- une technique : cette 4ème démission marque le départ du dernier des adjoints qui avait quelque semblant de savoir-faire et laisse tout l'espace au seul maire.

- une politique : c'est le pacte sur succession future, sous la bannière effrangée UMP, des deux recalés à l'investiture de 2009, redoublants associés pour le court terme.