- 25 décisions d'adjoints n'ayant pas
la bonne délégation (article du 12 octobre)
- - 18 décisions du maire rétroactives
- (article du 14 octobre)
-
- - 1 délibération du conseil entachée de
- conflit d'intérêt (article du 16 octobre)
... est-ce une fatalité locale ?
- que le maire et les adjoints commettent autant d'erreurs et de fautes ... par négligence, par incompétence, manque de rigueur et d'intérêt pour la chose publique, qu'ils n'aient pas appris en 5 ans (ni cherché à apprendre) à bien gérer, qu'ils aient délibérément décidé de se moquer de la loi et des procédures, qu'ils n'écoutent aucune mise en garde et se croient investis d'un pouvoir souverain les autorisant à faire ce qu'ils veulent, comme ils veulent et quand ils le veulent sans aucun scrupule avant de faire leurs sottises, ni aucun remords après ... est-ce le fait de l'homo politicus ? est-ce parce que l'électeur n'envoie au pouvoir que des ambitieux, pressés d'en jouir et insoucieux du reste ou parce que l'élu est (ici) irréversiblement aspiré dans la dérive hélicoïdale du n'importe-quoi-n'importe-comment-car-telle-est-ma-volonté?
- que les conseillers municipaux de base, qui ont fait l'appoint pour arriver à 33 colistiers, qui font de la présence et qui font silence pour feindre d'exister anonymement dans la majorité, ne sachent pas, ne veuillent pas savoir, n'aient pas le courage de chercher à savoir et à avoir une opinion personnelle ... est-ce le fait inévitable des soumis qui aspirent simplement à participer, à prendre rang, à avoir quelque image publique (au détriment de leur personnalité et de leur pensée) et quelque faveur de temps en temps ? est-ce le lot des homo politicus de coulisse qui se croient en réserve et rêvent des premiers rôles ?
Peut-être ... peut-être faut-il se résigner à la dégénérescence de la politique qui ruine la France, ce qui n'interdit pas de s'indigner quotidiennement et de combattre ce coupable et périlleux laisser-aller des "décideurs" ..
MAIS, à côté des décideurs il y a les administrateurs, ceux qui sont censés savoir, qui ont été formés (en principe) à la gestion, qui ont été sélectionnés (en principe) en fonction de leurs compétences, qui sont payés correctement (ça c'est sûr) pour instruire les dossiers, préparer (correctement) les décisions selon les choix politiques des élus mais dans le cadre des lois et des réglements de la République dont ils sont à leur niveau les organisateurs et les régulateurs.
Alors quand on voit ce bilan calamiteux sur une si courte période, on doit s'interroger.
Y a-t-il à Saint-Cyprien des administrateurs qualifiés et responsables qui veillent à mettre en ordre, en forme, en conformité les actes des élus? Y a-t-il un directeur général des services et un directeur général adjoint, nommés sur des emplois fonctionnels surindiciés (par référence à une population de plus de 40 000 habitants) et avec des primes de rendement coquettes? Y a-t-il des cadres A qualifiés et responsables (3 attachés principaux, 6 attachés, 2 ingénieurs) qui connaissent leur métier et qui ont à coeur d'aider et de conseiller leurs élus, conformément au savoir-faire qu'ils détiennent et à la déontolgie de service public dont ils sont porteurs?
Existent-ils encore ? Sont-ils donc tétanisés, terrorisés par le despotisme municipal qui prive tous les cadres de toute autonomie, de toute fidélité à leur mission, de tout sens des responsabilités?
N'y a-t-il en cet hôtel de ville que des subalternes soumis ayant renoncé à honorer leur fonction, leur grade, leur responsabilité, leur traitement? Ou que des déprimés qui attendent la retraite et se consolent comme ils peuvent ? Cette tendance à fermer les yeux pour ne pas voir ou pour dormir évoque la « servitude volontaire » que décrivait La Boétie au XVIe siècle.
Il advient même qu'au delà de la passivité et de la soumission à l'autoritarisme du maître la servitude volontaire dégénère pour certains en servitude activiste et indigde leur charge. Exemple récent de manquement indigne et très significatif de la déliquescence politique locale : quand, au mépris de la loi donc de son devoir, un fonctionnaire en position de (petite) responsabilité refuse obstinément de donner communication du registre des délibérations à un conseiller municipal ...
Saint-Cyprien 2014 : la caporalisation de la démocratie induit la dégradation de la fonction publique et, la boucle est bouclée, la défection des fonctionnaires fortifie l'autocratie.