J’ai déjà expliqué pourquoi il me parait indécent pour un élu libre et responsable de participer (c’est-à-dire assister) à ce Conseil municipal et de cautionner la non-démocratie locale. A la demande de Xav, que je remercie, j’ai redit, en les actualisant, les raisons de mon abstention et de celle des élus du groupe PUGNACE : la vidéo est visible en cliquant sur le lien en bas de page. Aupravant je conseille de lire ce texte, extrait du roman de Milan Kundera « La lenteur » qui définit "l’élu". Il suffit de changer 3 mots et de les remplacer comme suggéré par les renvois, pour comprendre par contraste la position des Pugnace.
« être élu est une notion théologique (1) qui veut dire : sans aucun mérite, par un verdict surnaturel, par une volonté libre, sinon capricieuse, de Dieu (2), on est choisi pour quelque chose d’exceptionnel et d’extraordinaire. c’est dans cette conviction que les saints (3) ont puisé la force de supporter les plus atroces supplices. Les notions théologiques (1) se reflètent, telle leur propre parodie, dans la trivialité de nos vies ; chacun de nous souffre (plus ou moins) de la bassesse de sa vie trop ordinaire et désire y échapper et s’élever . Chacun de nous a connu l’illusion (plus ou moins forte) d’être digne de cette élévation, d’être prédestiné et choisi pour elle. »
1 – lire « démocratique »
2 – « peuple »
3 – « politiciens »
Je n’ai pas figuré sur une liste électorale pour réévaluer le cours ordinaire de mon existence (quand j’écris « je », c’est aussi pour signifier « nous, pugnace »). Je n’aspirais à aucun pouvoir, aucune dignité, aucune élévation destinée à échapper à la trivialité d'une vie qui se déroulait pour moi sans nulle frustration. Mon existence passée avait suffi à satisfaire largement ce besoin instinctif de chaque homme d’affirmer et d’exercer ses capacités : mon ego avait eu sa part vitale de satisfaction et, soyons franc, le niveau de Saint-Cyprien n’offrait guère d’illusions propres à l’exciter de nouveau. Mon entrée au conseil des élus n’avait pour objectif que de répondre à l’insistance du candidat Del Poso (et à mon sens de la chose publique) pour aider au redressement de la commune.
Après avoir constaté l’impossibilité d’y parvenir à l’intérieur de l’équipe Del Poso, mon maintien dans le conseil n’a eu pour souci que d’y veiller au plus près et de limiter les dégâts en mettant en garde. Après avoir constaté que le conseil n’était qu’une chambre d’enregistrement des volontés de M. Del Poso, j’ai donc transféré du conseil municipal au Tribunal Administratif et au Procureur de la République le soin de remettre du droit dans cette municipalité. Après la suppression des commissions, seule instance susceptible d’instruire (un peu) les dossiers, il était clair que la démocratie était abolie à Saint-Cyprien et que cette assemblée n’était qu’une fiction, un moyen d’instrumentaliser ses membres impuissants et un moyen de duper l’opinion.
Après avoir appris les injures des plus triviales lancées devant tous les agents municipaux dans cette salle même du conseil par le 1er magistrat de cette ville (voir article du 6 avril 2012), tout échange est devenu impossible avec ce grossier personnage - et ceux qui se soudent à lui - dont la gestion est régulièrement sanctionnée par le T.A. et dont les pratiques douteuses soumises à la justice pénale l'ont déjà mis en situation peu glorieuse pour un avocat: situation de "témoin assisté" du chef de "prise illégale d'intérêt (articles 432-12 et 432-17 du code pénal).
Voilà pourquoi seul peut siéger au conseil l’élu qui, comme le décrit Kundera, a « puisé la force de supporter les plus atroces supplices » … dans la conviction qu’il a été « choisi pour quelque chose d’exceptionnel et d’extraordinaire » et que cela l’aide à « s’élever ». N’étant pas de ce type d’élu, je m’abstiens de toute participation qui n’est ici que de spectacle. Je refuse d'être figurant dans ce théatre d'ombres qu'est chaque conseil municipal, mais je participe plus que jamais à la défense des intérêts publics et des principes de la démocratie. Il ne m’a pas été nécessaire de siéger en séance pour, depuis l'automne 2011, saisir le tribunal de trois recours en annulation et assister à Montpellier à 3 audiences concernant des recours précédents. Et il en sera de même pour l’ordre du jour du 29 mai 2012 qui donnera lieu à des recours et pour d'autres audiences à venir au TA. C’est ma façon concrète de servir la commune, sérieuse et non pas d’apparence, d'intérêt public et non pas de polémique ou d'électoralisme. C'est ma façon de respecter les engagements pris devant les électeurs et donc de les honorer. Et je suis pour cela les conseils de Thierry Del Poso lui-même puisqu'à chaque désaccord de fond il m'a répété de saisir la justice.
Notons à ce propos que le 1er rapport soumis à la ratification de sa troupe soumise porte sur la "protection fonctionnelle" des élus (les bons s'entend, les amis du maire). Ce fait est révélateur de la peur qui les saisit face aux perspectives judiciaires de demain. La riposte de matamore est dérisoire, car démesurément irréaliste, qui consiste à poursuivre le président de FR 3, M. Pflimlim, et à menacer ceux qui commentent les blogs et tous ceux qui osent lire leurs commentaires irrespectueux pour le sorti des urnes.
A croire que le sorti des urnes en sortant de garde à vue est aussi sorti de ses gonds. Quoi qu'il en dise et quoi qu'il veuille en paraître, et quelle que soit l'injure triviale que pour se défouler il jette à ses harceleurs "nauséabonds" (il adore ce mot), le "témoin assisté" se sent (!) acculé (attention !), après 30 heures de garde à vue qui ne sont pas un point final, acculé à gesticuler pour se donner du courage et pour regonfler ses troupes elles aussi acculées à la défensive.
Voilà pourquoi je maintiens qu'il est stérile de faire de la figuration, fut-elle souriante, en ce conseil des acculés.
Jean JOUANDET
INTERVIEW DE Mr JOUANDET PENDANT LE CONSEIL MUNICIPAL - Vidéo Dailymotion