Il l'a dit après sa garde à vue, ses proches l'ont répété : il veut la peau des Pugnace, ces terroristes et P... d'e... ! Il a pour cela imaginé un stratagème avec l'aide de ses conseillers ad hoc ... ad hoc n'est pas un nom de poisson ... il s'agit des conseillers idoines en coups fourrés ... inutile de les citer, ils sont connus et vont réagir avec indignation, voire porter plainte. Le stratagème est grossier, les conseillers ad hoc le croient habile parce qu'il est malhonnête et parce que sa perversité consiste à invoquer de façon outragée la loi, la loi électorale et le code général des collectivités locales (qu'ils savent violer de toutes les façons et qu'il pensent pouvoir aujourd'hui détourner à leur avantage). Voyez plutôt:
Le 11 juin le maire demande à Jean Jouandet de présider un bureau de vote pour le 2ème tour des législatives et de faire connaître rapidement sa réponse au service pour "organiser au mieux" le scrutin.
Cette demande inattendue et reçue quelques jours à peine avant le scrutin du 17 juin ne peut être satisfaite en raison d'une absence prévue de longue date. L'intéressé le fait savoir au service municipal pour permettre à celui-ci de prendre ses dispositions en temps utile.
Mais il s'étonne de cette demande tardive qui innove énormément puisqu'il n'a été sollicité pour cette tâche ni pour les élections régionales passées ni pour les deux tours de l'élection présidentielle ni pour le 1er tour des législatives.
Il s'interroge aussi sur le sens d'une telle démarche adressée à un élu dit "terroriste" exclu de toute instance de décision, privé d'information et
qualifié aussi, avec d'autres gêneurs, de ... (pour ceux qui auraient oublié les aimables propos de M. T. Del Poso, la traduction des points de suspension se trouve dans l'article du 6 avril 2012)
Le maire s'adresse alors tour à tour à Suzy Marchal puis à Daniel Boyer lesquels pour les mêmes raisons sont amenés à faire une réponse identique.
Et faute de Pugnace il lui faut faire appel à Mme Botella qui, rappelons le, est, elle, conseiller délégué et à ce titre indemnisée pour ces missions municipales.
Dans sa candeur affectée, traduisez indignation hypocrite, le maire s'insurge contre ces élus qu'il a relégués en bas de liste des élus (sur le tableau publié sur le site Internet de la mairie), qu'il a mis au ban de la démocratie et qui ont l'impudence de ne pas se mobiliser à sa demande, le jour où il lui plait, pour faire ce qu'il lui plait, "terroristes" impitoyables qui ne pardonnant pas ses offenses et n'oubliant pas ses injures n'ont pas la générosité de croire en sa bonne foi et à son besoin sincère de faire appel à leur concours. Bref il considère que cette indisponibilité est une faute grave, une défaillance impardonnable, un mépris coupable de leurs obligations municipales et sans préavis il en tire les conséquences : il demande au tribunal administratif de prononcer "leur démission d'office".
Voici donc nos Pugnace sitôt réhabilités (entre le 11 et le 13 juin) par le Prince des lieux, puisqu'invités à présider le 17 un bureau de vote en son nom, les voici de nouveau stigmatisés et exorcisés trois semaines plus tard et menacés d'expulsion! Les conseillers ad hoc croient avoir trouvé le coup fourré qui les débarassera de ces P... d'... qui les harcèlent de leur zèle légaliste et de leurs revendications démocratiques. On a exclu les Pugnace en 2010 de l'EPIC et de Sud-Roussillon au prétexte qu'ils nuisaient, sic, au bon fonctionnement de la commune, en fait pour permettre aux fonctionnaires de fait de monter en douce leurs manigances. On les a exclus des commissions, on leur refuse les dossiers mais puisqu'ils s'obtinent malgré tout à surveiller la gestion, le seul moyen de vivre en paix (avec des opposants mieux apprivoisés) est de bouter dehors ces insupportables malotrus. On n'a pas encore trouvé de camp de rétention ou de relégation adapté mais on les a déjà invités à aller voir ailleurs si la démocratie existe.
Nous voici donc au top de la non-démocratie cyprianaise : on recrute et on gratifie ceux que l'on aime bien ; on brime et on licencie les autres. Qu'il s'agisse des agents de l'EPIC ou des élus, on recourt aux mêmes faux motifs : de faute grave et réelle. Et on ne craint pas d'être désavoué par les Tribunaux, on a pris l'habitude. On vient de le voir au Conseil de Prud'hommes pour Mme Travé. Pour les élus Pugnace le TA examinera la requête du maire le 24 juillet prochain.
A suivre.