".
Il est même écrit qu'elle veut "rétablir le rapport de force" ... Diable, serait-ce un écho à l'appel lancé par le maire de Saint-Cyprien à sa population pour faire face aux envahisseurs?
"réguler et sanctionner", ce sous-titre résume diverses résolutions ou suggestions sans doute utiles, et qu'il ne nous appartient pas de critiquer ... encore qu'on voit mal comment "limiter les convois de plus de 50 caravanes" quand on sait que ces grands passages réunissent des groupes de 200 caravanes inséparables.
Mais concrètement la question majeure, à savoir l'accueil des gens du voyage (accueil en capacité et en qualité), semble (à la simple lecture de ce compte-rendu) être restée assez théorique. Par exemple il est rendu hommage à Sud-Roussillon qui a rempli ses obligations de créer 70 places et les a même dépassées, atteignant les 80. C'est bien et il est juste de reconnaître l'effort fait au plan local. Mais le constat est bien superficiel : on a respecté la réglementation (pour une fois !) mais cette réglementation s'est révélée inappropriée aux besoins.
On a fait 80 places (cela a eu un coût) mais on a du faire face à plus de 200 caravanes. On a fait un beau terrain selon les normes réglementaires de l'administration française ... mais les gens du voyage n'en veulent pas. On ne cesse de répéter que ces groupes massifs veulent de grands espaces pour rester ensemble et veulent de la verdure, pas du bitume. Ils veulent de l'ombre et de l'herbe pour s'y installer librement, en s'organisant à leur guise, sans se contraindre dans des espaces balisés et sur une aire "normalisée".
Alors créons des prêt-à-camper puisque leur bonheur est dans le pré: prévoyons des prairies pour éviter qu'ils ne continuent à squatter les parcs et les stades et pour éviter que la préfecture ne soit contrainte encore de réquisitionner des terrains privés. Point n'est besoin de structurer des camps, point n'est même besoin de procéder à des achats publics, à des investissements importants. Evitons l'immobilisation permanente de terrains et d'installations (à entretenir pendant 12 mois) puisque si les passages sont massifs leurs séjours sont brefs (quelques semaines). Il est stérile de geler des emprises foncières toute l'année, avec des infrastructures lourdes, le coût est disproportionné à l'usage ... surtout quand les usagers le snobbent.
Il y a en revanche sur Saint-Cyprien, et sans doute ailleurs, des hectares de terrain que la déprise agricole et l'arrachage de vignes transforment en friches, envahies par les broussailles, les ronces, les herbes de la pampa et les dépôts sauvages de matelas et gravats. Il y a des hectares de terrain inconstructibles, inondables, et plus ou moins exploités. Ne peut-on pas imaginer une concertation tripartite - entre les pouvoirs publics, les propriétaires et des exploitants agricoles (éleveur de moutons, propriétaire ou éleveur de chevaux, ou autres) - ayant pour objectif de convenir avec les propriétaires et professionnels d'une mise à la disposition des pouvoirs publics pendant une période pré-définie et sur préavis raisonnable?
Une autre formule serait envisageable : la collectivité acquerrant ces espaces et les louant (à des prix incitatifs) à des exploitants, se réservant simplement un droit d'usage intermittent pour couvrir les grnds passages.
"Gagnant-gagnant", comme on dit maintenant. L'exploitant serait ainsi installé dans des conditions avantageuses, il maintiendrait les terrains en état de "propreté", ce qui revaloriserait des espaces aujourd'hui rendus à l'état sauvage. La charge financière et gestionnaires des collectivités serait allégée. Les espaces publics (parc et stades) ne seront plus la cible des voyageurs si on leur offre un pré permettant à leurs enfants de taper dans un ballon et aux parents de tenir des veillées de chants et de prières.
Le bonheur est dans le pré à camper
... d'un rapport de force, passons à un rapport de convivialité