3 décembre 2015
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« le petit Jésus » c’est celui que l’enfant met délicatement dans la crèche familiale sous le regard attendri de sa maman et qui le 25 décembre sera pour les uns le fils de Dieu venu sur terre racheter le péché des hommes et deviendra pour les autres le père Noël, Melchior du monde consumériste, venu déposer joujoux et friandises aux pieds des santons traditionnels.
C’est celui que célèbrent à « l’heure solennelle » les orgues des cathédrales de France et les chœurs vibrants de « minuit chrétien » dans toutes les églises de village.
Est-ce celui que quelques maires installent dans les halls d’hôtels de ville et dont devant les micros et les caméras ils justifient la municipalisation au nom de la tradition, de la culture, de l’histoire et de valeurs ancestrales ? Ou n’est-ce qu’un article vintage récupéré, opportunément, par des politiques adeptes du buzz, accros à la com. et qui, maîtres (après Dieu) en leur fief s’estiment dépositaires de la souveraineté populaire et donc autorisés à mettre en scène à leur guise la République cependant proclamée par notre Constitution « indivisible, laïque, démocratique et sociale» ?
La question a surgi en conseil municipal de Saint-Cyprien, inopinément le 1er décembre 2015, après la minute de silence et de recueillement à la mémoire de victimes du terrorisme du 13 novembre. Elle a surgi encore à l’initiative du maire soucieux de démentir ses propos antérieurs rapportés (pourtant entre guillemets) par la presse selon lesquels le conseil municipal aurait été associé à son initiative. Bien entendu cela ne pouvait que « provoquer » des mises au point des uns et des autres, bien que le lieu et les circonstances ne se prêtassent guère à un débat sur ce thème de la compromission du politique et du religieux. Le compte-rendu publié ce jour dans la presse est des plus succincts car s’il rapporte les positions des divers intervenants il n’en indique pas les raisons, au risque de les faire passer pour des opinions non motivées ou des humeurs injustifiées.
Pour tenter de donner quelque éclairage plus serein, car plus distancié, le blog présentera ci-après l’opinion des deux conseillers municipaux qui sont intervenus au conseil. Leurs convictions intimes peuvent différer sur certains points et leur conclusion reposer sur une approche différente : elles convergent totalement sur le concept républicain de laïcité. Pour l’un comme pour l’autre, et pour tous ceux qui veulent vivre dans une nation paisible et harmonieuse, la laïcité a des exigences, qui sont des vertus. Celles-ci sont bien éloignées de l’extrémisme antireligieux, dénoncé par certains polémistes primaires. Elles sont bien au contraire exclusives des clivages et des anathèmes et fortes d’une volonté de tolérance et de solidarité qui respectent la foi, l’agnosticisme ou l’athéisme de chacun, c’est-à-dire de la liberté de tous.
Published by pugnace