« Là où la dénonciation veut nuire, le signalement veut sauver »
« Ancien préfet puis ancien trésorier payeur général (TPG), Jean JOUANDET s’était surtout rendu célèbre, localement, par son rôle d’opposant politique, infatigable et inusable, face à l’actuel maire (LR/ Les Républicains) de Saint-Cyprien et conseiller départemental des P-O, Thierry Del POSO.
Jean JOUANDET est décédé ce mardi 15 novembre 2016, emporté par la maladie.
« Conseiller municipal d’indignation » – c’est ainsi qu’il qualifiait sa fonction élective au sein du conseil municipal de Saint-Cyprien – Jean JOUANDET avait créé un blog très suivi, « Pugnace », dans lequel il exprimait encore (et encore) ses colères le mois dernier. Il assumait parfaitement et pleinement le rôle dérangeant dans lequel il s’était totalement investi « pour faire éclater la vérité au bout de chaque délibération du conseil municipal »
http://www.ouillade.eu/politique/saint-cyprien-lancien-prefet-jean-jouandet-nous-a-quittes/143954
Jean Jouandet a assumé pleinement son « rôle dérangeant » jusque ses derniers jours. Durant sept années il a été un lanceur d’alertes au sens de la formule du vice-président du Conseil d’Etat :
« là où la dénonciation veut nuire, le signalement veut sauver »
Jean Jouandet disparu, le soulagement (pour ne pas dire plus) est grand pour tous ceux qui redoutaient un « trop » de transparence.
Soulagés ? Le lanceur d’alerte disparu, la cible est à présent sa famille, sa femme, ses enfants.
Les faits :
Jean Jouandet est décédé le 14 novembre dernier. Au moment de son décès, 5 requêtes introduites par Jean Jouandet auprès de la Cour Administrative d’Appel de Marseille sont en état d’être jugées. Pour ces 5 requêtes, la défense a produit le jour même de clôture de l’instruction – 28 octobre – ses premiers mémoires en réponse. L’instruction ré ouverte, Jean Jouandet avait lui-même un délai de 10 jours (week-end de la Toussaint compris), pour y répondre. Une demande a été faite à la Cour par les avocats de Jean Jouandet de porter ce délai à 30 jours, la défense ayant produit ses seuls mémoires après plusieurs mois d’instruction. Délai refusé. L’état de Jean Jouandet ne le lui a pas permis de prendre connaissance de l’ensemble de ces mémoires ; des allégations qui auraient pu être contestées ont ainsi été portées devant les juges sans contradiction … le principe restant l’application du : « qui ne dit mot consent ».
Ces circonstances ont permis « d’évacuer » les dossiers litigieux et de clore toute possibilité d’un pourvoir en cassation. Dont acte.
La rumeur pouvait laisser penser que la page était définitivement tournée, certains élus proches de Thierry Del Poso se répandant sur les « procès perdus » de Jean Jouandet (avec l’exagération de nombre qui les caractérise) indiquant qu’ils ne réclameraient pas à « sa veuve » les sommes au titre des frais non compris dans les dépens, soit un montant total de 13 500 euros pour les cinq procédures.
Les Tartuffes !
La « veuve » a reçu sous les références « Commune de Saint-Cyprien c/Héritiers Jean JOUANDET » / « Communauté de Commune Sud Roussillon c/Héritiers Jean JOUANDET » notification des arrêts de la Cour Administrative d’Appel de Marseille le 17/12/2016 :
Les conclusions de la commune de SAINT-CYPRIEN et celles de la Communauté de Commune Sud Roussillon demandent que les sommes au titre des frais non compris dans les dépens soient mises à la charge des héritiers de M. Jouandet, après avoir informé la Cour de son décès par un mémoire daté du 21 novembre 2016 … soit 6 jours après avoir refusé l’hommage en conseil municipal et 3 jours après ses obsèques.
La décision de la Cour Administrative d’Appel est le rejet pur et simple des conclusions de la Commune de Saint-Cyprien et de la Communauté de Commune Sud Roussillon pour les 5 affaires.
Alors ? Peur, esprit revanchard ou haineux … le choix des qualificatifs est large … Mais Tartuffe sûrement !
« La veuve »