En Conseil municipal, lors des réunions de voeux, lors des réunions pré-électorales, dans la presse, dans les bulletins municipaux, bref partout et en toutes occasions il est répété à l’envi que notre dette a diminué du tiers de sa valeur en 4 ans. Cette bonne nouvelle est claironnée avec autosatisfaction et suffisance. Qu’en est-il exactement ?
Il y a deux façons de "peser" la dette :
* dans le présent ce qui pèse c’est le montant de l’annuité (ce qu’il faut payer tous les ans)
* pour l’avenir c’est le total qui reste à rembourser (on dit l’encours ou le capital restant dû)
Ces chiffres seuls, l'annuité et l'encours, comparés dans le temps et comparés à d'autres commune donnent la réponse. Et cette réponse tient en trois points:
I. La dette a baissé, c’est vrai,
mais Del Poso n’y est vraiment pour rien, ça c'est sûr
- L’annuité à payer était de 4,556 millions en 2009, elle est tombée à 4 millions en 2012 et elle remonte à 4,196 en 2013. Mais Del Poso n’y est pour rien : l’analyse financière faite par le Trésor public en octobre 2009 prévoyait que ce montant tomberait naturellement par le seul jeu de l’amortissement annuel à 4,164 en 2012 et 4,112 en 2013.
- L’encours de la dette était de 52,4 millions € en 2009. Il est de 41, 297 en fin 2012. Mais Del Poso n’y est pour rien : l’analyse financière faite par le trésor public en octobre 2009 prévoyait que l’encours de la dette tomberait naturellement par le seul jeu de l’amortissement annuel à 42,818 millions.
Le bonus maximum de la gestion Del Poso est donc de 1,5 million €, il a été prélevé sur le produit de la vente d’Al Fourty. Car ce bonus n’est pas « gagné » sur des économies de gestion, il est gagé sur le patrimoine, il est acquis par l’appauvrissement de la commune.
II. La dette a baissé, c’est vrai,
mais la commune s’est appauvrie d’autant et c'est irréversible.
L’encours de la dette a baissé en 3 ans de 52,4 millions € à 41, 297 soit de 11, 100 millions €
Mais simultanément la gestion Del Poso a vendu des immeubles (maisons, appartements) et des terrains pour un montant légèrement supérieur : 11,263 millions (soit 361 000 de maisons et 10,902 millions de terrains). Sachant par ailleurs que ces ventes ont été faites sans souci d’en optimiser le produit, il est clair que la ville s’est appauvrie.
Le patrimoine de saint-Cyprien a fondu d’un montant identique au dépérissement de sa dette mais cet appauvrissement foncier n’a pas été affecté au désendettement puisque celui-ci s’est fait automatiquement (sauf pour1,5 million issu de la vente d’Al Fourty).
Cet appauvrissement a servi à financer l’augmentation des charges courantes (dont le personnel) et les travaux engagés au coup par coup, sans aucun plan cohérent et réfléchi d’aménagement.
III. La dette a baissé, c’est vrai, la commune s'est appauvrie d'autant
mais la dette toujours excessive plombe gravement l’avenir de la commune ainsi appauvrie
Rapporté aux recettes réelles de fonctionnement, l’encours de la dette est au ratio de 181 contre 90 en moyenne nationale. Ce qui veut dire que notre dette pèse deux fois plus que la moyenne des communes comparables. Cette surcharge se traduit évidemment par une surimposition locale d’une part et d'autre part par une faiblesse de la capacité disponible pour la gestion du service public, l’entretien du patrimoine ou l’investissement d’avenir.
Rapporté à la population cet encours de dette est, fin 2012, de 3.861 euros par habitant contre 1451 en moyenne nationale. Si on compare à nos voisines, Argelès (1.133 €/h) et Canet (1.225 €/h), il est clair que la dette cyprianaise est de 2 à 3 fois trop lourde.
La dilapidation du patrimoine qui a été faite depuis 3 ans sans aucune mise en cohérence financière va laisser la commune sans réserve donc dans une situation budgétaire en 2014 / 2015 extrêmement difficile, et aggravée par rapport à 2010 :
la gestion Del Poso a mangé le pain blanc et ne laissera que des miettes en fin de mandat.