Le dernier éditorial du maître ("St-Cyp travaux mars 2013") se félicite encore de sa "saine gestion financière de Saint-Cyprien" qu'il sublime en opposant son 

"approche de gestion en bon père de famille" à "un pseudo fanatisme comptable détaché des réalités de proximité".  Mais qu'est-ce donc pour ce bon papa qu'un pseudo-fanatisme? si ce n'est un effet de langage insignifiant brandi pour faire peur avec un oxymore de pacotille. Le Maître pratique là l'oxymore de pacotille, comme M Jourdain faisait de la prose sans le savoir: pour son information, voici la définition et l'illustration de cet oxymoron qu'est le "pseudo fanatisme".  

Malheureusement la gestion d'une commune ne relève ni de la poésie, ni du bricolage verbeux, ni de la démagogie politique. Les chiffres ont une vérité authentique, impitoyable aussi pour les pseudo bons pères de famille.

D'abord pour se targuer "d'une saine gestion financière", il faudrait avoir eu l'honnêteté de présenter le compte administratif de l'exercice passé. C'est le seul moyen d'apprécier si la gestion antérieure a été bonne, conforme, efficace. C'est le seul fondement de la réflexion pour définir les orientations et les montants du budget de l'exercice à venir. Dans sa logique de dissimulation - le pouvoir du chef borgne repose sur la cécité des citoyens et l'obscurantisme dans lequel il les tient - le maître ne rend pas compte et ne débat pas. A l'épouvantail grotesque du pseudo-fanatisme comptable, il oppose le diktat et l'occultation des réalités chiffrées.

L'aberration de cette gestion de bon père de famille éclate quand on liste les "restes à réaliser" inscrits sytématiquement dans le budget de Saint-Cyprien Les restes à réaliser, ou montants de crédits reportés en dépenses et en recettes d'une année sur l'autre, correspondant à des opérations non effectuées. Ils sont significatifs en section d'investissement car ils chiffrent les travaux qui étaient annoncés, que l'on avait programmés et financés et qu'on a été incapble de mener à bien (il n'y a pas de reste à réliser en fonctionnement car là, comme toujours on se hâte avant le 31 décembre de dépenser (en divers achats précipités) tous les crédits courants disponibles. Les restes à réaliser sont donc des moyens financiers (des contributions) qui sont restés stériles. Autrement dit, on a, à concurrence de ces reports d'une année sur l'autre, levé trop d'impôts, en tout cas on l'a levé trop tôt. Et les sommes en jeu ne sont pas négligeables, voyez plutôt dans le tableau ci-dessous la continuité (et même l'aggravation) du phénomène: 

En bref, la saine gestion du bon père de famille atteint la dernière année un niveau d'incurie double de la première année. Les reports en dépense 2013 (soit plus de 3 millions 2) correspondent à 27 % des contributions locales votées (11 millions 935) ! Notez aussi que les reports de recettes sont toujours très inférieurs à celui des dépenses ce qui veut dire qu'on reporte en fait un déséquilibre.



A l'aberration des inscriptions stériles en investissement fait pendant l'aberration des inscriptions (donc prévisions de consommation effective) en fonctionnement.



*  l'exemple type malheureusement répété tous les ans est celui des dépenses de personnel. La simple comparaison des budgets primitifs de 2010 et de 2013 est consternante lorsqu'on met en parallèle l'évolution des dépenses de fonctionnement ( + 7 %) et celle des charges de personnel (+ 20%)



Le ratio dépenses de personnel/dépenses de gestion courante est ainsi passé de 44,17 % à 49,17 %.  Or fort étrangement si l'on se fie aux tableaux de personnel qui sont annexés aux différents budgets les effectifs n'auraient pas augmenté, ils auraient même baissé:

Ces chiffres laissent perplexe : d'abord l'instabilité des effectifs budgétaires déclarés fait plus que douter de la véracité de ces tableaux tout autant que la stabilité affichée des emplois pourvus au regard du nombre des emplois créés tous les ans sans discontinuer au rythme de 3 ou 4 modifications du tableau des effectifs. Quoiqu'il en soit de cette réalité incertaine en nombre d'agents le coût du poste personnel a grossi de 20 % soit bien au-dela du GVT et de la dépréciation monétaire. Ce qui signifie que si l'effectif est resté stable, les rémunérations individuelles ont considérablement augmenté soit par sur-qualification soit par distribution de primes, deux procédés bien connus de gestion subjective pour ne pas dire discrétionnaire (paternaliste ou autoritaire).

mais si le poste de personnel pose un sérieux problème de vraisemblance, certains autres postes de dépenses sombrent hélas! dans l'invraisemblable scandaleux ... et ceci est une autre histoire