Le maire m'a répondu, un lundi matin entre 8 et 9 heures (devant les 2 premiers adjoints et le dir.cab) qu'en ce qui concerne le sort du Directeur général des services mis en examen, il "ouvrait le parapluie". Traduisons : je prépare l'ouverture de son parachute doré. Et expliquons.
Le parapluie, il l'avoue dans l'interview, c'est négocier par entremise d'avocats (en mairie, on aime bien négocier entre collègues, j'y reviendrai à d'autres propos).
Le parachute doré, c'est 5 années de salaire (on dit joliment "congé spécial", soit en français de base "pré-retraite") à l'ancien DGS alors que tout impose une procédure disciplinaire et la révocation. Quand un fonctionnaire, et surtout de haut niveau et à fort salaire, a commis (avec le maire et d'autres) des fautes personnelles graves - qui ont mis la commune à la une des médias, à la merci de la police et de la justice, bref au ban de la démocratie et en coma financier dépassé - aucun compromis n'est légalement ni moralement envisageable. Point n'est besoin de consulter des avocats, toujours prêts à rédiger des conventions, il suffit de consulter sa conscience.
Le seul argument du maire (le souci des deniers publics) est pitoyable, insoutenable et stupide car à contre-sens. Résumons-le: si nous révoquons le "mis en examen", qu'il fasse du contentieux et qu'il gagne, la ville sera condamnée à payer davantage demain (il dit 8 à 10 ans de salaires) davantage qu'aujourd'hui à l'amiable (5 ans).
C'est pitoyable car l'avocat joue perdant avant d'engager le contentieux: lui (et ses services) sont-ils incapables de faire un bon dossier (ou cela leur fait-il trop mal au coeur, ou ont-ils quelque raison secrète de le saboter pour provoquer l'annulation de la procédure?)
C'est insoutenable car il prétend se porter partie civile contre ce DGS auquel en même temps on accorderait gracieusement cette pré-retraite.
C'est tout bonnement stupide car vu l'âge du fonctionnaire, même si à terme la justice condamnait la ville à payer, ce serait fonction des annuités restant à courir avant sa retraite soit précis&ment les 5 ans que l'on veut lui donner tout de suite! Et chacun (peut-être pas en mairie) sait que l'argent d'aujourd'hui a une autre valeur que celui de demain et le juriste avisé (cherchez l'erreur) devrait comprendre qu'il vaut mieux payer plus tard (la bonne fortune revenue) et sur décision de justice que par complaisance.
Enfin rappelons-nous que le personnage cumulait 2 emplois, un public (DGS), l'autre privé (office du tourisme) ce qui est illégal car expressément contraire au statut de la fonction publique.
Tout porte à espérer que désormais le contrôle de légalité ne s'abstiendra pas d'examiner sur ces points puisque, selon le maire, quelques jours après son élection, le procureur et le préfet lui ont déjà donné des injonctions précises sur le simple choix de ses secrétaires.
à suivre
Jean JOUANDET