P.U.G.N.A.C.E.
Pour Une Gouvernance Nouvelle et une Action Communale Energique
C’est le sens du combat que nous avons engagé le 13 novembre 2009 en lançant devant le conseil municipal un solennel cri d’alarme et en appelant au redressement des mœurs politiques locales et de la gestion communale (texte sur ce blog et à cette date).
Quelques semaines avaient suffi pour prendre conscience de l’incapacité de la nouvelle équipe à remettre en ordre l’administration et les finances, pire pour constater qu’elle n’avait ni la volonté de rompre avec les dérives précédentes, ni la rigueur morale et intellectuelle de mener la politique d’assainissement que les circonstances imposaient. Nos efforts pour tenter d’organiser le travail des élus et des services dans le sens de l’efficacité et de l’intérêt général étaient restés infructueux. Nos conseils de droit et d’économies, de méthode et de bon sens étaient négligés, puis furent méprisés. Ainsi, impuissants à l’infléchir dans le bon sens, nous avons donc résolu de nous désolidariser d’une action mal orientée, en continuité avec les mauvaises habitudes d’un passé calamiteux et sans autre ambition que l’appropriation du pouvoir et de ses prérogatives. Nous ne pouvions pas cautionner les décisions et façons de faire de MM. Del Poso, Berliat, Sirvente, Mmes Pineau, Nègre et autres. Nous avons décidé de poursuivre autrement le mandat que les électeurs nous avaient confié et ce dans le respect des engagements pris, donc en veillant au grain c’est-à-dire en surveillant la gestion pour en contrôler ou faire contrôler les égarements.
En quelques mois il est apparu que le système de pouvoir personnel et clanique mis en place ne laissait aucune place au débat républicain, s’enveloppait d’opacité, jouait des leurres et du mensonge, pour agir et décider selon son seul bon vouloir, dans l’irréflexion, l’ignorance des lois et le mépris de la démocratie. Les travaux en commission - là où doivent s’analyser, se discuter, s’argumenter, s’élaborer les grandes décisions soumises au conseil - sont stériles : le plus souvent les conseillers de la " majorité " n’y participent pas, ils sont absents ou silencieux, au mieux l’adjoint de service lit le rapport écrit, laisse deviser M. CIVALE qui supplée par la rondeur égayée de son verbe omni-compétent à l’absence de chefs de service qualifiés et d’élus travailleurs. Les informations et documents demandés pour la bonne instruction des dossiers, quand ils sont promis, ne sont pas communiqués en temps utile. Désormais ils ne sont jamais fournis, nous devons saisir à répétition la CADA (commission d’accès aux documents administratifs) à laquelle le maire ne répond même pas et dont il ne respecte jamais les avis. Le droit à l‘information est effrontément bafoué.
Les débats en séance publique ne peuvent donc que rendre publics ces dysfonctionnements organisés pour maintenir un pouvoir de décision absolu du maire et réduire à la contestation stérile ou à la lamentation chronique les conseillers qui veulent décider en connaissance de cause. Les délibérations ne sont que des représentations mises en scène sous la police du président, où celui-ci feint d’écouter patiemment sans répondre au fond, voire sans vouloir entendre ni chercher à comprendre. Le dialogue est inexistant. Les échanges se réduisent à des suites de monologues tantôt lassés, tantôt tendus, qui font honte à ce que nous croyons être la démocratie. Et le maire fait adopter ce qu’il veut par le silence de son entourage passif ou la procuration des absents. Au centre de la scène, les absents (de tête ou de corps), les distraits, les amorphes, les soumis entourant le fauteuil du maire et les codes rouges du fonctionnaire de service, et de chaque côté deux poignées d’intervenants systématiques dans un rôle d’opposants servant de faire-valoir au maire qui, sourire dopé de zénitude, attend que ça passe et que le rite obligé le libère enfin de ces bourdonnements qui ne l’importunent même pas. Voilà ce qu’est un conseil municipal à Saint-Cyprien, une parodie, un piège à cons pour ceux qui y participent, pour ceux qui y assistent et pour tous les habitants qui croient que c’est là que se joue le destin de la ville. Tout se joue en coulisse, le conseil n’est qu’un théâtre de marionnettes que l’on manipule (les pour) ou qui s’égosillent en vain (les contre).
Certains pourraient se résigner à ce viol de la démocratie si du moins il engendrait un bel enfant. La minorité n’aurait guère à réclamer des papiers par ci et à chicaner par là si, autocratique et opaque, la gestion était bonne, si les décideurs étaient compétents ou du moins réfléchis, s’ils étaient d’une probité insoupçonnable, efficaces et soucieux de l’intérêt public. Hélas ! la gouvernance actuelle ne présente pas les garanties de résultat qui amnistieraient son irrespect des formes et des usages républicains.
Depuis des mois nous avons dénoncé les irrégularités qui entachent la gestion de la ville et de l’EPIC. Faute de correction volontaire par le maire, faute d’intervention du Préfet, nous avons saisi le Tribunal administratif. Les procédures sont longues et leur pouvoir dissuasif est différé, parfois trop tardif. Les jugements obtenus 15 mois après sont lourds et significatifs : annulation de l’élection de la présidente de l’office du tourisme, annulation des nominations Humpage et Targues. Mais le maire a au moins de la persévérance en ce domaine : peu lui chaut tel ou tel jugement, il suit sa voie, sa seule volonté fait la loi. Mme Targues est renommée sur un emploi de chargée de mission aussi critiquable que le précédent qui a été annulé. M. Humpage, annulé une fois, renommé et de nouveau annulable, préfère décaisser à l’EPIC 50 € d’astreinte par jour plutôt que de respecter le droit syndical. Le non-droit fondée sur la majorité sortie des urnes est la seule force de cette équipe. On décide de façon inexplicable, donc suspecte, on vend des terrains (de la cave coopérative) à un société écran ou (Al Fourty) avec un manque à gagner de 2,5 millions €. Mais on décide d’un club house pour le boulodrome, on recrute n’importe comment, on sanctionne le personnel et on distribue des primes. D’autres jugements sont à venir, sur les actes et les décisions prises mais d’autres aussi qui auront des répercussions sur les personnes.
Au-delà des irrégularités qui vicient les actes et nuisent à la commune, ces comportements sont devenus intolérables car ils touchent à la respectabilité et mettent en cause la probité des responsables publics. Nous avons été obligés de saisir le Procureur de la République de faits graves relevant du Code pénal : 4 plaintes sont en cours d’instruction contre X et/ou les élus et agents publics soupçonnables de faux en écriture publique et usage de faux, prise illégale d’intérêt, corruption et trafic d’influence, etc . D’autres sont envisagées pour favoritisme. La gravité de tous ces griefs est de nature à disqualifier totalement leurs auteurs directs mais aussi ceux qui en sont passivement complices. Cela porte atteinte à la dignité de l’assemblée où ils siègent et imposent leur loi. Ce n’est, quoi qu’en médisent certains, ni de la haine pour ces hommes et ces femmes qui dévoient leur charge, ni de l’ego revanchard, c’est la tristesse et l’indignation qui inspirent notre coup de gueule d’aujourd’hui. Ces hommes et ces femmes arque boutés sur leur petit pouvoir, qui en détournent l’usage, que nous avons dénoncés à la justice, qui à nos yeux compromettent l’honneur et les intérêts de la ville, ne sont plus des interlocuteurs dignes du débat politique auquel nous croyons.
Nous ne pouvons pas continuer à faire semblant de dialoguer avec un maire qui refuse de nous serrer la main devant le Président du Conseil régional, qui ment effrontément dans sa déposition en gendarmerie pour porter plainte contre nous, qui répond à nos arguments sur les dossiers de la ville par de la diffamation sur un passé professionnel étranger aux problèmes. Nous ne pouvons pas faire face à ces responsables dont nous avons stigmatisé les actes devant les tribunaux et demandé la sanction personnelle en justice. Nous considérons que ce conseil est plus que factice, puisqu’il ne sert à rien, il est indécent car il humilie les citoyens qui, à travers nous, ont cru que les élections de 2009 redonneraient à la politique du sens et de la dignité. Nous ne servirons plus d’alibi au maire, en figurant une opposition qui lui confère un faux brevet de démocratie.
Les élus PUGNACE fidèles à leur ligne de conduite dénoncent le simulacre de ces conseils creux et verrouillés par des élus dont la légitimité électorale est invalidée par des manquements répétés à la démocratie, à la légalité et à la moralité publique. Ils ne siègeront plus en séance publique jusqu’à ce que la justice ait assaini cette situation. Nous continuerons à travailler sur les affaires d’intérêt communal, nous participerons autant que possible aux commissions, nous surveillerons et contesterons toutes les irrégularités repérées, bref nous ferons sérieusement notre devoir de citoyens et d’élus. Mais nous ne siégerons plus, sauf fait majeur, dans cette assemblée qui déshonore notre cité.
Nous restons au service de la commune et de l’intérêt général car PUGNACE nous sommes depuis 2 ans et pugnaces nous continuerons à nous battre là où c’est possible – donc hors de l’assemblée-croupion - pour une gouvernance nouvelle et une action communale énergique.

pour feuilleter cliquezsur