Il avait été annoncé lors des "débats budgétaires" (le terme mérite d'être mis entre guillemets tellement il prend ici un sens si particulier) que la gestion patrimoniale serait rendue plus productive de revenus, c'est-à-dire que la ville réviserait le montant des loyers actuellement fixé par une délibération de 2003.
Cette bonne résolution semble oubliée, tout au moins dans un cas particulier récent. Le maire a décidé de louer un F2 rue Albert Camus (plage) pour un loyer de 190 € mensuel et 45 € pour le garage. Le cyprianais moyen (c'est-à-dire sans affinité particulière avec la municipalité) doit avoir beaucoup de mal à trouver sur le village l'équivalent, même en s'adressant à l'adjointe au maire, professionnelle de l'immobilier.
Si on compare ces montants à ceux de 2003 (153 € pour le logement et 45 pour le garage) on constate que les calculettes de la mairie ont dû dysfonctionner puisque l'actualisation en 9 ans est de 0 % pour le garage et à peine équivalente à l'évolution des indices officiels (de 98,79 à 122,96) pour le logement, mais actualisation sur la base d'un loyer sousestimé d'au moins 30 % (reconnut un jour la dite adjointe).
Ce qui signifie qu'en guise de revalorisation, c'est-à-dire de remise au niveau normal, le niveau du marché local, on est inférieur à zéro. Ce qui signifie que par rapport à la bonne gestion du patrimoine privé de la ville le maire privilégie le "geste" en faveur du bon locataire (en l'occurence il s'agit d'une attachée territoriale affectée au secrétariat général de la ville et au secrétariat du conseil municipal). Personne ne doutait de cette gestion clientéliste par la préférence personnelle mais il est bon de confronter régulièrement la réalité tenace et les promesses en l'air d'amélioration.
De deux choses l'une : ou on a des loyers normaux, du niveau du marché, avec une politique d'attribution méthodique aux candidats de toutes origines, ou on a une gestion sociale du patrimoine qui sélectionne les attributaires autrement que par la proximité ou les affinités. Ce loyer indécent pour un cadre A de la mairie n'aurait de sens, un sens social, que s'il s'inscrivait dans une politique délibérée d'aide au logement pour les jeunes ou les cas sociaux.
Ce n'est pas le cas, là on reste dans le favoritisme.